mercredi 13 janvier 2010

maisons de disques : et qu'est ce qui va se passer maintenant?




Régulièrement la question revient ; est ce qu'on va tous mourir? Est ce que l'industrie du disque va disparaître? Est ce qu'on va devoir tous pointer à l'ANPE (qui n'existe même plus)? 

Et certains pensent que nous, auteurs de ces lignes, sommes des sadiques, qui tirent un plaisir sans fin à pronostiquer la fin de tous ceux qui, assis dans leurs bureaux, fumant le cigare, écoutant des artistes du matin (heu midi plutôt) au soir, et finissant -de temps en temps- par en signer magnanimement un ou deux, tout en leur imposant des contrats abusifs, s'enrichissant sur le dos de jeunes musiciens talentueux, etc. On vous épargne la photo.

Voici donc, spécialement pour le métier de la production, quelques petites observations, et pour faire bonne mesure, nous nous sommes attachés à relever les aspect positifs du métier...

Ce qui pourrait les tuer (et qu'il faut améliorer) : 


La peur : et donc l'absence de prise de risque. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'y a pas une émergence de nouveaux styles ces derniers temps. Le Rai, le Rap, la Techno, l'Electronique, tout cela date du siècle dernier... On devrait au moins inventer 2 voir 3 styles musicaux par décennie. Ca devrait être la règle. Il faut prendre des risques.

Le marketing : des gros progrès ont été fait, mais il est paradoxal que le produit de consommation le plus viral qui soit fasse encore l'objet de méthodes marketing totalement dépassées, avec des budgets télé et radio significatifs et des messages plus qu'irritants.

La communication: heureusement, le temps semble à peu près révolu ou l'on voyait le président du SNEP (et ils furent nombreux) expliquer que c'était normal de mettre des gamins de douze ans en prison parce qu'ils avaient détourné l'ordinateur de papa pendant qu'il faisait du lolo (nous exagérons peut-être un peu mais pas beaucoup). A ce petit jeu, on passe vite pour un méchant qu'il est sain de chercher à abattre ; il ne serait pas étonnant que ces déclarations expliquent aujourd'hui le comportement acharné de certains groupes de pression anti-hadopi, par exemple.

La taille: N'en déplaise au majors, Big is not nice and not beautiful at all. Avant, les plus gros achetaient la publicité moins cher. Maintenant ça ne marche plus. NRJ, TF1, M6 et consors sont en passe de ringardiser la musique dont ils font la promotion. Big rend plutôt idiot, ne permet pas de maximiser la compétence, et ne procure finalement que beaucoup d'ennuis. C'est pas gentil, mais pas totalement faux non plus.


Et ce qui pourrait bien être leur phénix :


L'audace: L'électro-punk (à tiens si, il y a un style musical qui a émergé dans cette décennie) n'a pas été rendu populaire sur Emule. Sans grand risque d'erreur, on pourrait attribuer cette tendance à Because, qui à su faire un deal avec Justice pour les rendre fréquentable, au point qu'on n'a plus vu qu'eux dans toutes les publicités pour voitures, lessives, et autres, des mois durant... Dans notre temps, les punks cassaient plutôt tout ça et on se demande si on préférait pas ces punk-là.

Internet: d'accord, ça a été vraiment pas facile. Tout le monde s'est fait étriller par le pear-to-pear. Mais maintenant, il faut regarder de l'avant. Est-ce que quelqu'un connaît un seul outil qui permet à la fois (i) de distribuer des contenus pratiquement à coût zero (ii) d'avoir la possibilité d'une connaissance très fine du consommateur et de ses goûts (iii) de pouvoir créer des Fan-clubs avec une facilité déconcertante, etc etc ???? Nous si, et c'est Internet.

Les partenariats: l'innovation est partout, surtout sur internet et les start-up peuvent réellement amener de la valeur aux maisons de disques qui devraient s'engager plus franchement dans ce camps. Pour faire de la CRM, pour proposer de nouvelles expériences musicales, pour permettre d'accéder à plus de contenus. La tentation de tout intégrer comme l'avaient certaines majors en 2000 (pressplay, musicnet) semble écartée. le futur peut donc s'écrire avec une tonalité positive.

Ils sont indispensables: Vous en connaissez beaucoup vous, des artistes qui sont devenus des stars sans maisons de disques? Réfléchissez... Ca va vous revenir? et bien les commentaires en bas du blog sont faits pour vous. Soyons serieux : un-artiste-a-besoin-d'un-vrai-producteur. En revanche, il n'a pas besoin d'un tiroir-caisse et c'est parfois la perception qu'on eu les artistes, surtout lorsqu'ils voyaient que leurs producteurs mettaient en oeuvre une stratégie de promo datant d'avant les années 2000, et qu'ils savaient que leurs fans étaient ailleurs, dans les salles de concerts, sur internet, etc.

Note des auteurs : nous sommes bien entendu conscients que tout ceci est évidemment extrêmement arrogant et prétentieux, et cette perception doit être évidemment exacerbée pour tous ceux qui gagnent leur vie en travaillant jour après jour dans une maison de disque en essayant de faire leur travail honnêtement et du mieux qu'ils peuvent. Par avance, nous les prions de bien vouloir nous excuser pour un papier qui n'a aucune autre portée que celle d'essayer de mettre en ordre quelques idées, avec toutes les approximations et erreurs que l'exercice peut comporter. 

7 commentaires:

Anonyme a dit…

pear-to-pear ?

Anonyme a dit…

@ Anonyme :
- http://fr.wikipedia.org/wiki/PEAR sounds better !

Anonyme a dit…

Maisons de disques "indispensables" ? Inconnu au bataillon en France, le groupe US Phish a rempli pendant des années des stades de 100 000 places et a vendu des millions d'albums... sans passer par la case label ou major :-) Plus récemment, un duo californien que je vous recommande vivement, Pomplamoose, a vendu 20000 tracks en 1 mois via leur myspace +iTunes (= 2000 albums/mois, soit actuellement bien plus que la majorité des "stars" françaises classées dans les 10 premières places du top Musique Info :-) Ce duo a refusé les offres de signature de 3 majors... Quant aux "nouvelles tendances", elles sont le plus souvent liées à l'histoire des mouvements sociaux (jazz, rock, pop, psychédélique, soul, funk, disco, afrobeat, hip hop, techno, r'n'b, electro...). La médiocrité intellectuelle et l'inculture globale des jeunes générations a pour résultante ce que vous décrivez comme nouveaux mouvements musicaux (Justice, mouhahaha !!! Combien de groupes ont suivi la trace de ce "mouvement" de bobos-electro ? Il y a eu sans doute plus d'inventivité dans la tecktonik que dans Justice, produit très bien marketé). Tout ça pour dire que les maisons de disque n'ont jamais été à l'avant-garde de quoi que ce soit, mais ont toujours tenté (avec plus ou moins de flair) de surfer sur les mouvements émergents. C'est aux artistes d'imposer de nouvelles tendances. Encore faudrait-il qu'ils aient un peu d'audace et de créativité ! Et non, je ne suis pas un vieux réac, c'est juste un constat :-)

Anonyme a dit…

"On devrait au moins inventer 2 voir 3 style musicaux par décennie"

pourquoi faire, coller des etiquettes marketting a 2 balles, la musique c'est de la musique pas du "techno trash metal reggae ché pas trop quoi"

le vrai pb (en france particulierement) c'est le showbiz et les medias tradi en pleine connivence graveleuse qui auto entretienent la notoriété d'une diaspora (artistiquement devenu pauvre) qui ne fait que nous présenter comme nouveauté leurs neveux et petit fils, dépourvus de talents et d'inventivité, le tout sous un tapis de coke (lara fabian qui se repoudre le nez avant d'arriver sur le plateau, geluck qui nous a présenté toute sa famille le tout bourrer d'anecdote lenifiantes, je n'aie pas la TV mais en y jettant un coup d'oeil hiers soir chez des amis j'aie été consterné).

cette diaspora qui copule (ne parlons pas d'idylle le caractere putassier via les media people privent leur relation sentimentale de tout romantisme) avec la diaspora politique.

cette diaspora qui nous insulte quotidienement avec sa fausse superiorité, son inculture manisfeste (un comble), qui nous impose sa vision tronqué et forcement benefique pour eux seul.

a vomir, les arditi, lhermite,négre, bénabar et consorts, bien content d'avoir profité d'une situation quasi monopolistique pendant 30 ans. la fin des privilèges arrive et ils ont du mal, nous imposeraient la gestapo au besoin pour preserver leur rente.

ils se sont eux mm tiré une balle ds le pied...

Anonyme a dit…

Courage!

que les amateurs et consommateurs de musique aient le courage d'assumer leurs actes (usages)ainsi que leur contribution directe ou indirecte dans le financement de la création et de l'accès à la musique

que les professionnels aient le courage de la transparence et de l'ouverture (innovation) vis à vis du public et des artistes

que les artistes aient le courage de continuer de se consacrer à la création

Anonyme a dit…

Moi j'ai eu deux maisons de disques pendant 8 ans, ça s'est plutôt bien passé avec la première et la deuxième était une major et ils m'ont jeté sans vraiment m'expliquer pourquoi... pour moi ils sont pas vraiment destiné à survivre (majors), mais je ne leur jette pas la pièce non plus.
Le truc c'est que le numérique c'est pire encore. R.C

Anonyme a dit…

il y a bien longtime que la ritournelle de l'underground (comprendre: nébuleuse d'où émerge les courants artistiques) est "que crèvent les majors". Et bien on attend! elles ont tellement de ressources qu'elles mettent du temps, mais lentement elles meurent et c'est chouette.
Désolé mais je ne récent pas la moindre compassion.

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