mercredi 30 décembre 2009

Mobile Music et le reste... challenges et perspectives

La question revient souvent... Que deviennent les services de musique mobile, cinq ans après la première vague d'acteurs (Musiwave, SonyMusic Services, Loudeye)? 


Il est vrai que le monde a beaucoup tourné depuis lors et que les règles qui étaient en vigueur alors ne sont plus du tout applicables aujourd'hui. 


Ainsi, le modèle de Musiwave était alors basé sur un monde fermé ; des opérateurs qui maitrisaient tout, des constructeurs qui avaient des technologies très compliquées à utiliser, bref, un coût d'entrée très élevé pour quiconque voulait lancer une offre de musique sur mobile. 
C'est d'ailleurs ce dont a bénéficié Musiwave -et consors-. En se spécialisant uniquement dans la musique, en s'attachant à être le meilleur fournisseur des opérateurs, cette société a pu développer un modèle cohérent et être finalement vendue pour un montant significatif. 
Ce qui est intéressant, c'est que plus aucune des règles alors en vigueur ne sont encore vraies aujourd'hui. 
Les opérateurs ont perdu le contrôle de l'offre de services en créant des offres data illimitées. Toute société un tant soit peu performante pour donc désormais proposer un service de musique mobile... 
De nouvelles gateways apparaissent. Elles ne s'appellent plus Orange, SFR, et autres mais plutôt Apple et Androïd, (OVI, Blackberry?)... et dans une moindre mesure, se réservent le droit d'agréer ou non les applications qui leurs sont soumises. Ne nous y trompons pas, leur potentiel de prescription est plus grand qu'on veut bien le croire. 
La technologie s'est standardisée. Les systèmes baroques, genre WML et consors ont disparu pour faire place à des protocoles issues de l'internet, beaucoup plus souples et performants. 
La barrière des contenus est la seule qui soit restée forte. Certes les majors ont fait des efforts importants en terme de prix unitaires, il est vrai fortement incités par Apple, mais les avances sont devenues faramineuses (de l'ordre de 2 millions d'euros pour quatre majors pour couvrir l'Europe).
La gratuité s'est largement imposée y compris sur le mobile. Dix ans de Pear-to-pear ont habitué les consommateurs à l'idée que la musique ne se paye pas. Le side-loading (téléchargement depuis un PC) a contaminé la sphère mobile.


L'ensemble des ces nouvelles règles rendent le succès beaucoup plus hypothétique. Tout le monde suit avec intérêt les développements de Spotify et, pour les français, ceux de Deezer. Et il est vrai que ces acteurs ont amené des solutions -largement documentées dans ces pages- en rupture forte, ne serait-ce que parce qu'elles sont streamées et offrent une expérience utilisateur réellement améliorée. Il n'en reste pas moins que sans un support marketing massif -à l'instar de ce dont Musiwave bénéficiait de la part des opérateurs-, il va être très difficile pour eux  d'être rapidement profitables. Toutes ces contraintes font que, pour réussir, il convient d'être encore plus capitalistique qu'auparavant. Deezer, Spotify et consors l'ont compris, enchainant les levées de fonds. Et même ainsi, il n'est pas certain que leurs consommateurs naturels soient disposés à payer pour une telle offre. Des fonctionnalités communautaires fortes, une proximité avec les artistes pourraient leur permettre de sortir vers le haut... Il reste que leurs échéances se comptent en trimestre,  alors que ces enjeux nécessitent sans doute plus de temps. 


Le prochain post sera consacré aux enjeux mobiles, au delà de la musique. 

dimanche 27 décembre 2009

La tendance musique & internet au travers de 5 procès en 2009

Le magazine Wired vient de publier un bon article sur 5 procès "musique & Internet" s'étant tenus cette année 2009, suffisamment emblématiques pour donner le ton concernant l'évolution de l'activité de la musique sur Internet. Il nous a semblé intéressant, non pas de traduire l'article (beaucoup d'entre vous peuvent le lire directement sur le site), mais de l'analyser sous l'angle de ce que nous connaissons ici, en France. Ce papier est un peu technique et il n'est pas forcément exempt d'erreurs. Il n'en reste pas moins intéressant de chercher à comprendre dans quel sens le balancier semble s'orienter pour les années à venir. Ces procès sont donc :


1° UMG Recordings v. Veoh Networks 
Veoh est une sorte d'hébergeur, à l'instar de dailyMotion. Ils se sont fait attaquer par Universal pour avoir laissé les internautes uploader des contenus appartenant à Universal. 
Veoh a finalement gagné... En arguant du fait qu'ils respectent les conditions du Millenium Act, une loi qui stipule que les hébergeurs ne peuvent être poursuivis s'il retirent les contenus incriminés dès qu'ils en sont notifiés par l'ayant-droit. 

L'analyse: Pas de grande différence ici avec ce que nous connaissons en Europe. Le législateur a en effet retenu le même principe.  Tant qu'elles ont un rôle d'hébergeur et qu'elles retirent les contenus illégaux, les plateformes d'hébergement ne peuvent être poursuivies. 
Toutefois -c'est ce que ne semble pas encore avoir compris un ancien ministre avec lequel votre serviteur a eu un échange assez sec : en voulant contraindre google à restreindre préalablement ses résultats de recherche (sous prétexte qu'ils conduisent vers des sites pirates), il remet en cause l'ensemble de l'écosystème de l'Internet. L'indexation automatique ne serait plus possible et une très grande partie de l'internet, tel que nous le connaissons, ne pourrait plus fonctionner efficacement. 
Les dispositions du Millenium Act ont été transposées en droit dans l'ensemble des pays occidentaux, permettant aux acteurs d'intégrer un cadre clair et efficace. Cependant, il est notoire que groupes de pressions et parlementaires militent pour pour une remise en cause de ces types de lois. 


Capitol Records v. Thomas-Rasset; Sony BMG Music Entertainment v. Tenenbaum
Ammie Thomas-Rasset et Joel Tenenbaum ont été condamné à 1,7 millions et 750,000 dollars en vertu des lois de leur Etats respectifs pour violation de copyright (téléchargement des contenus en pear-t- pear).
L'analyse:  Aux Etats-Unis, les pirates sont jugés suivant les lois de leurs Etats de résidence, qui sont généralement anciennes, s'appliquant à la violation du Copyright en général. Dans certains cas, les sanctions peuvent donc être particulièrement élevées. En promulguant Hadopi et des législations proches dans plusieurs pays européens, il semble que l'on se dirige vers une amende forfaitaire ou vers des rétorsions gradués. La différence avec les Etats-Unis est donc ici importante, mais pourrait cependant n'être que temporaire. Le législateur américain regarde avec intérêt ce qui se passe sur le vieux continent avec l'idée de créer une loi Fédérale. De surcroît, sur la base des cas Thomas-Rasset et Joel Tenenbaum les amendes disproportionnées pourraient être considérés comme allant à l'encontre de la Constitution, aux Etats-Unis même. 

L'Etat Suédois poursuit pénalement les promoteur de The Pirate Bay, tandis que les majors attaquent simultanément la société en dommage et intérêt... La note est salée... Mais le service ne s'arrête pas pour autant. Fort d'un soutien populaire et d'un succès non démenti, The Pirate Bay (dont un membre du parti éponyme vient d'être élu au Parlement Européen) a délocalisé ses serveurs pour continuer à fonctionner. 
L'analyse : cette affaire Pirate-Bay marque t'elle le retour des grands procès pour non-respect du droit d'auteur? On peut en douter ; cependant elle soulève bien des interrogations sur le fonctionnement d'Hadopi. Peut-on interdire l'accès à quelque chose qui n'a pas formellement été condamnée? Dont l'identité juridique n'est pas clairement établie? 
Il reste néanmoins difficile d'en tirer une tendance claire à ce stade. Le mouvement pour la suppression des poursuites à l'encontre des utilisateurs de contenu illégalement acquis se structure politiquement. Il nous semble qu'une dizaine d'années pourraient être nécessaires pour y voir plus clair. 


Bridgeport Music v. UMG Recordings
Le sampling et la reprise sans autorisations permettent à un petit nombre d'avocats spécialisés de très bien vivre, sans pour autant qu'un cas général ou une jurisprudence parvienne à se dégager. La condamnation de Universal et du groupe Public Announcement, sans être forcément structurante semblerait toutefois rappeler que le Sampling ne saurait être effectué avoir préalablement obtenu l'autorisation de l'auteur / composititeur. 


L'analyse:  Sur Internet, après la piraterie de titres, le Sampling et Mashup pourraient être le prochain casse-tête des ayants droits. Les outils de remix et de production sont désormais à la portée du grand public et le nombre de titres "mashupés" explose désormais. 

La conclusion : Pour l'industrie, une opportunité significative se présente de reprendre l'initiative. En organisant et fédérant le remix, c'est toute l'industrie de la création musicale qui pourrait entrer dans une nouvelle ère. Il y a cependant fort à craindre qu'il s'agisse là d'un voeu pieux... à en juger par la totale incompréhension de ce phénomène par la plupart des patrons de majors. 
Arista vs Usenet
Usenet.com a été condamné au Etats-Unis pour avoir "facilité" la violation du droit d'auteur (et du Millenium Act). Ce qui marque un tournant assez notoire avec les précédentes décisions de justice. En effet, les fournisseurs de technologies -y compris pear-to-pear, n'étaient généralement pas condamnés, dès lors qu'ils n'encourageaient pas le piratage de contenus. La cour a ici retenu les nombreux indices qui démontraient que Usenet assistait ses clients dans leurs entreprises de piratage pour finalement les condamner. 



Il est difficile de tirer une tendance nette de ces procès (et d'autres) récents. L'évolution semble plutôt se faire par type d'acteur :
La justice et le Législateur:  il apparaît assez nettement que la volonté des pouvoirs publiques consiste à être désormais sensiblement plus pro-actifs qu'ils ne l'étaient au début de cette décénie lorsque, il est vrai, ils ne semblaient pas parvenir à comprendre grand chose aux enjeux en question (aux Etats Unis comme ailleurs). Le législateur cherche désormais à sauver l'industrie de la musique, non plus en s'en prenant à l'internaute, mais aux fournisseurs d'accès (ISP), comme c'est par exemple la recommandation de la Sacem dans le cadre de la Commission "Création et Internet". Rappelons à ce titre que jusqu'à 45% du trafic des ISP grands-public a été composé de contenus pear-to-pear.  
Les internautes:  il est manifeste qu'une volonté populaire forte émerge pour une redéfinition du droit d'auteur, parfois sous la forme d'une expression très structurée, à l'instar de celle du Parti Pirate, désormais représenté à Bruxelles. 
Les maisons de disque: ont enfin compris que leurs comportements agressifs d'il y a quelques années les ont généralement desservies. Leur nouvelle stratégie consiste donc à mettre en avant...
les artistes: ceux-ci prennent l'initiative en innovant, et nombreux ceux qui ne peuvent que s'en féliciter, qu'ils soient des stars mondiales ou des groupes naissants. 
Il semble donc que le problème du droit d'auteur soit à un tournant, concernant la musique et plus généralement. Au delà des positions extrèmes, (Jacques Attali vs Univeral...), une bonne synthèse -peut-être optimiste- consisterait à envisager un monde ou les contenus seraient plus accessibles, à moindre prix, dans de meilleures conditions, tandis que les offres illégales pourraient être moins nombreuses et plus réprimées. 


Ps: En 2001, l'auteur de ces lignes avait résumé plus largement les enjeux de la propriété intellectuelle et artistique dans le post qui précède.



samedi 26 décembre 2009

Plaidoyer pour un copyright éthique (2001 vs 2010)




Dans le contexte de l'évolution du droit d'auteur en 2010, il nous a semblé intéressant de reproduire un article sur le sujet, datant d'Avril 2001. Il nous semble en effet que la plupart des questions ouvertes alors restent d'actualité. 


Propriété industrielle - Après l'échec des géants de la pharmacie en Afrique du Sud
Plaidoyer pour un copyright éthique
Au XIXe siècle, l'industrialisation a introduit une modification notable dans le processus de création de valeur et par conséquent dans l'ensemble des tissus sociaux, marchands et urbains.


La rationalisation des moyens de production a détruit l'équilibre séculaire qui, même s'il n'était souvent pas étranger à la misère, régissait l'ensemble de la société artisanale. Chacun sait combien les classes populaires furent opprimées avant de pouvoir finalement profiter d'une relative redistribution des richesses créées. Si « l'appropriation, par le prolétariat, de l'outil de production » voulue par les marxistes ne s'est pas réalisée, la réglementation du travail, la protection sociale, le dialogue syndical et - de façon plus controversée dans notre pays - l'accès au capital peuvent être considérés comme des acquis des sociétés occidentales. En ce début de XXe siècle, il est assez commun de qualifier notre société de « postindustrielle », « tertiaire » ou encore de « société de l'information ». Nous pressentons que la valeur des biens se retranche de plus en plus dans la qualité inventive qu'ils recèlent, ou encore dans le pouvoir de suggestion qu'ils dégagent ; d'une certaine façon, ce qui marque la différence, c'est la qualité de l'information qui leur a été insufflée. Plus que la matière transformée dans le cas d'un produit ou un aliment, ou le service fourni dans le cas d'un logiciel, par exemple, ce sont aussi les brevets, les marques et l'ensemble de l'invention qui différencient désormais le « bon » produit du mauvais.
La protection du caractère inventif d'une oeuvre et la possibilité de protéger son auteur du contrefacteur, qu'il s'agisse d'un procédé technique, d'un livre, d'un logotype ou encore d'une composition musicale, sont un élément fondamental du dynamisme du commerce moderne. Notre environnement commercial, mondialisé et concurrentiel est ainsi extrêmement inventif : se sachant protégées des risques de contrefaçon par une réglementation stricte, les entreprises inventent pour créer des produits qui se vendent. En Europe, le dépôt de marque a été multiplié par près de 60 en un demi-siècle et le dépôt d'invention par 17 dans le même temps. Cette réglementation sur les droits de propriété au sens large s'étend désormais pratiquement à la totalité des pays du globe : les quelques récalcitrants, comme la Chine, intégreront prochainement l'OMC et implicitement la réglementation internationale sur la propriété intellectuelle. Les pays africains et sud-américains ont, quand à eux, récemment accepté ces règles, dans le cadre de la convention. 
Paradoxalement, plus la reconnaissance du droit d'invention progresse, plus notre actualité fait état de débats et de contentieux de premier plan concernant les conditions d'utilisation du droit d'auteur « copyright » et plus généralement sur les limites de la propriété de l'invention. Il en est ainsi du cas Napster, le célèbre système de distribution gratuite de musique par Internet qui a omis, dans son business modèle initial, d'inclure la rétribution des « ayants droit ». Dans ce débat qui oppose Napster à l'industrie du disque, deux points de vue s'affrontent : un accès plus démocratique à la musique contre le risque de mettre en péril une industrie qui développe 170 milliards de francs de chiffre d'affaires annuel dans le monde et emploie des dizaine de milliers de personnes. La véritable question posée par le procès est la suivante : dans quelle mesure peut-on partager sa musique avec des amis et avec des inconnus ? Même si on ne peut pas nier le droit à l'artiste et à son producteur d'être justement rétribués, il importe de considérer qu'une interprétation trop stricte « du droit de partage » limiterait la dimension éducative, émotionnelle et transactionnelle de ces nouveaux médias. 
L'issue du procès Napster aura sans aucun doute des conséquences immenses sur l'économie de la musique et la législation des droits d'auteur. Dans le domaine du génie génétique, cette notion de propriété intellectuelle fait l'objet de débats d'autant plus âpres que leurs issues concernent des millions de vies. 
L'Etat sud-africain, qui prétend utiliser sans paiement de royalties les molécules des laboratoires pharmaceutiques dépositaires de brevets des médicaments « trithérapiques », veut ainsi sauver les douze millions de séropositifs de son pays. Il a été calculé que, si l'Afrique du Sud s'était acquittée des redevances demandées par ces laboratoires au prix actuel, il lui aurait fallu consacrer cinq fois son budget national au paiement de cette thérapie ! Même s'il importe de financer la recherche, le principe même qu'une entreprise puisse légalement laisser mourir des millions de gens est intolérable. Cet exemple dépeint une situation absurde ; il montre à quel point l'application stricte du respect de la propriété intellectuelle peut aller à l'encontre des principes éthiques que devraient défendre des sociétés modernes comme les nôtres. Ces situations extrêmes et plus courantes qu'on voudrait le croire exigent la création et l'application d'un droit de partage. Mais il faut également se poser la question de la « brevetabilité » du vivant : au cours des dix dernières années, nous avons assisté à une course entre différents laboratoires pour le décryptage du génome humain. Les enjeux sont ici de permettre la création de remèdes à des maladies génétiques à partir de matériaux qui n'ont pas été « inventés » mais « découverts ». Devant la levée de boucliers, Celera Genomics, la firme qui a considérablement fait avancer le séquençage de l'ADN, a dû faire machine arrière ; initialement, son modèle économique consistait à s'approprier des séquences génétiques dont certains d'entre nous sont naturellement porteurs ! Si une grande majorité de gouvernements semble aujourd'hui disposée à interdire cette pratique concernant l'être humain, il n'en reste pas moins vrai que la plupart des très grands laboratoires pharmaceutiques pratiquent le pillage biologique intensif de la flore en brevetant des molécules qu'ils prétendent avoir « inventées ». 
En vérité, ils n'ont fait que copier les principes actifs encore inconnus d'une plante, elle-même très peu connue. Les prospecteurs de ces laboratoires oeuvrent souvent dans l'immense plateau amazonien, réputé pour son extrême diversité biologique. Ils s'attachent de surcroît souvent la complicité bienveillante et désintéressée d'un guérisseur qui, croyant assister son prochain, aide une entreprise aux intentions toutes sauf philanthropiques à s'attribuer un droit exclusif d'utilisation. S'il doit exister un droit de partage, il ne devrait pouvoir exister un droit d'appropriation de ce qui n'a pas été inventé : le risque serait un jour de ne plus être propriétaires de nous-mêmes et, comme pour le chaman amazonien, de voir, impuissants, notre cosmologie nous échapper. Ainsi, si nous n'y prenons garde, plus encore que la fracture numérique, c'est bien d'une fracture du copyright dont l'humanité pourrait être victime. Ne créons pas un monde où ceux qui disposeront d'un accès à la « création humaine » seront les nantis, et ceux qui ne pourront y accéder seront coupés de la plus grande richesse de notre temps, avec aucun espoir d'y parvenir un jour. De fait, au-delà du débat sur la fracture numérique qui, en France, fait l'objet d'une attention particulière de la part du gouvernement, il est indispensable d'initier une réflexion sur le « copyright public ». Que peut-on partager dans la « création humaine » ? Sous quelles conditions ? Si cette réflexion n'est pas entreprise, notre monde disposera sans doute prochainement d'outils uniques pour échanger, mais n'aura que peu à partager. Ne nous méprenons pas : ces débats de propriété intellectuelle ou artistique ne sont pas des réflexions réservées à quelques spécialistes ; les enjeux sont universels et de premier plan. L'issue d'un tel débat concerne chaque être humain et aura des implications sur l'égalité d'accès à l'information, aux arts ou encore aux soins. Comme l'a entrepris le mouvement ouvrier au XIXe siècle pour une redistribution plus équitable des richesses, il importe à présent de redistribuer justement la connaissance pour asseoir une nouvelle ère de croissance durable pour tous.



Le Figaro, Avril 2001





vendredi 25 décembre 2009

Sawndterviews.... Un petit résumé des trois mois passés.




Afficher l'image en taille réelleIl n'est pas trop tard pour faire un petit point sur l'ensemble des interviews qui ont été effectués sur ce site... 13 à ce jour. Dont 3 seulement d'artistes, 7 d'entrepreneurs, 1 de patron d
e major, 1 autre d'un patron de télé musicale, et 1 d'un investisseur... 
Une bonne synthèse résumant finalement de façon assez complète l'ensemble des contraintes qui pèsent sur l'industrie. En voici les accès : 


Sawndterview #14 Michael Jackson(*)
Sawndterview #13: Andrew Fischer, PDG de Shazam
sawndterview N° 12... Pierre Gerard - co-fondateur de Jamendo
Sawndterview N°11 Jean Bourceau, VC de chez Ventech
Sawndterview N° 11 Simon Istolainen - co-fondateur de MyMajorCompany
Sawndterview N°10 Benjamin Bejbaum, Fondateur de DailyMotion...
Sawndterview N°9  Albin Serviant, le CEO/Patron de Mxp4...
Sawndterview N° 8  Jonathan Benassaya - CEO/Patron de Deezer
Sawndterview N°7 Arnaud Chiaramonti, co-fondateur de Believe
SawndTerview N°6 Christophe Waignier, ancien patron de Sony-BMG
Sawndterview #5  Black Kent, The Rappeur qui monte...
Sawnterview #4 Philippe Ulrich parle de musique
Sawnterview #3: Rachel Legrain-Trapani, miss France 2006 parle de musique
SawndTerview N°2 : Thierry Cammas, le patron de MTV France
 SawndTerview N°1 China Moses (sawndterview). 




(*) il est vrai que celui ci compte pour moitié, ou double, si on accorde du crédit à l'auteur de ces lignes, dont il représente plus l'opinion que celui de Michael Jackson... 

mercredi 23 décembre 2009

sawndterview #14: Michael Jackson

Michael Jackson (1958-2009)Inutile de présenter Michael Jackson, L'homme qui a vendu tellement d'album qu'on ne sait plus combien ... Michael n'est plus des nôtres depuis quelques mois déjà, mais grâce aux services d'une voyante DPLG, il nous a été possible de réaliser cette interview (*) plus qu'exclusif, cela va sans dire.


Michael, pas trop dur de nous avoir quitté juste avant de partir en tournée mondiale? 
C'est, dans une certaine mesure un soulagement. Jamais je n'aurai supporté de décevoir mes fans, et cinquante dates, c'était clairement trop.  Je ne suis pas sûr que j'aurai réussi à leur offrir une prestation de qualité chaque soir... Un mal pour un bien en quelque sorte. D'autant que depuis ma mort, ma musique ne s'est jamais aussi bien portée... Elle est revenue au centre du jeu alors qu'on m'avait quand même un peu oublié. Rendez-vous compte qu'en moins d'un an à compter de mon décès, on estime que j'aurai sans doute amassé près de 300 millions de dollars en droits divers... C'est plus de 20 fois ce que j'ai du gagner en 2008 ! Pas mal non?

En effet, mais vous êtes quand même massivement piraté ! Ca ne vous gène pas?
Si bien sûr... Ca n'est pas drôle, mais ça fait longtemps que j'ai compris qu'il fallait diversifier mes sources de revenus. Je ne connais aucun autre artiste qui a été capable de faire du 360 aussi efficacement que moi ; je ne vois pas qui pourrait avoir fait plus de droits TV que moi : mes clips ont tourné en boucle sur MTV avec une couverture mondiale pendant 25 ans. Je peux vous assurer que ça m'a financé l'entretien de Wonderland et bien plus. Concernant les concerts, c'est plus fatiguant, mais ça fait quand même de bonnes marges. Je ne veux pas vous donner le vrai chiffre, mais les 200 millions de $ dont on a parlé ici et là pour ma tournée This Is It n'est pas très loin de la réalité.

Et la synchro? 
Ah la Synchro ! Ils me font marrer ceux qui disent aujourd'hui que la synchro c'est important ! Rappelez-vous : en 1984, j'ai failli être brulé vif sur un plateau. Pour qui il travaillait bibi? Pour Pepsi. Je crois que d'avoir fait de la télé dès mon plus jeune age m'a très tôt fait comprendre que la publicité reste une source majeure de financement. Je n'ai aucun problème à travailler pour les marques d'autant que les revenus sont garantis, et que c'est un très bon moyen de breaker un titre... Mais ça tout le monde le sait à présent, tandis que c'était moins évident il y a vingt cinq ans...

Il y a un sujet que je vou... 
Oui, Internet, je sais, on y vient. Pour moi, ce n'est quand même pas encore la panacé. Ces voyous de Youtube ont pillé mes clips pour se faire connaitre et ils n'ont pas même pas eu la politesse de me rémunérer convenablement !
L'autre jour, j'ai entendu dire que Suzanne Boyle toucherait environ 30,000 euros de Youtube pour près de 67 millions de visualisation de sa prestation TV. Je trouve ça honteux ! C'est loin d'être comme MTV il y a 25 ans !
Pourtant, concernant la piraterie, je ne suis pas le plus vindicatif... J'ai été l'un des artistes les plus piratés, sur K7, puis, CD, MP3 et maintenant voilà que les nouveaux médias, même légaux ne rémunérent plus convenablement... Il y a un problème de fond non? Ce qui est sûr c'est que s'il n'y avait qu'Internet, ça n'aurait pas été avec ça que j'aurai plus reverser 300 millions de dollar à des oeuvres caritatives.

Pourtant, ramené au téléspectateur unique, les plateformes de streaming vidéo rémunèrent mieux que la télé non? 
Quelle escroquerie ! Sur le papier c'est vrai, sauf que dans un cas vous êtes proactif -on-demand- et dans l'autre vous subissez le contenu... Aucune raison de penser que lorsque vous avez allumé votre télé, vous vouliez justement voir mon clip (même si on ne s'en lasse pas, je le reconnais), ça ne peut pas être comparé... Or c'est ce que font les vauriens dans votre genre pour essayer de dissimuler qu'ils ne payent finalement que très peu de droits !

Vous êtes donc résolument pro-Hadopi? 
Ca n'a rien à voir ! Mais franchement, je ne sais pas comment toute cette histoire va se terminer... C'est sûr que les gros artistes sont plus impactés que les petits. Ceci étant dit, avant que je ne trépasse, mon proche ami Will-I-am m'avait expliqué qu'il existait de nombreuses voies à explorer pour développer le business sur Internet... je crois qu'il veut retransmettre toute sa tournée en live sur le net (je voulais le faire aussi, mais j'ai renoncé en raison de la complexité des problèmes de droits). Quoi qu'il en soit, si j'étais encore en vie, je suis sûr que j'aurai trouvé des solutions pour créer des revenus... Par exemple en distribution mes nouvelles chansons en exclusivité sur Spotify, ou quelque chose dans le genre.

Monsieur Jackson, qu'est ce que vous conseillez au milieu de la musique alors? 
J'ai des doutes sur le fait que ce soit les gens des maisons de disques qui amènent "la" ou "les" solutions. Par le passé, ce sont les Beatles qui ont amené le 4 pistes, c'est moi qui ait fait un art du video-clip et c'est Prince qui a montré aux artistes qu'ils pouvaient s'auto-produire, c'est donc à un artiste emblématique d'aujourd'hui de montrer la voie. Est ce que c'est Radiohead, Will.I.Am, je n'en sais rien, l'histoire jugera et c'est à mes pairs de l'écrire désormais, mais je suis confiant. Que la force soit avec....

C'est à cet instant que la boule de cristal s'est brouillée et que la liaison a été perdue...



This is it ! 


* totalement imaginaire pour ceux dont la candeur serait au delà de l'imaginable... 

Start up Idea #12 / music Manifesto

Régulièrement, le point revient "mais à force de critiquer les initiatives que prennent les majors, on se demande s'il y a ne serait-ce QU'UNE bonne chose qu'elles pourraient faire"... Leur cas n'est il pas en effet désespéré?
Et bien, chacun sait qu'il l'est, mais ils n'en font pas moins qu'assez peu. Si on peut se permettre d'être critique c'est parce qu'elles ont généralement refusé l'innovation. Comme ce fut expliqué auparavant dans ce blog, lorsque Musiwave a inventé la sonnerie Hifi, qui a pourtant développé un business de plusieurs milliards de dollars, elle n'ont, dans un premier temps, eu que dédain pour ce format (*)... Et toutes les initiatives à l'ancan. Certains se souviennent sans doute qu'en 2001, une certaine major avait prohibé l'usage du mot MP3, sous risque de s'attirer les foudres de l'encadrement !
Les choses sont peut être en train de changer avec CMX, une initiative de nouveau format qui semble potentiellement prometteuse, mais à ce jour, peu de détails sur ce format, si ce n'est que l'interactivité semble y avoir sa place.
Donc, que devraient faire ces pauvres Majors? Que devrait inclure CMX? Voici une proposition qui n'est pas portée par l'auteur de ce blog, mais plus agnostiquement, par un chercheur réputé, Mark Mullingam, de Forrester Research.
Dans son récent rapport, Music Product Manifesto, Mark décrit le type d'expérience musicale que l'on est en droit d'attendre aujourd'hui sur Internet.
Ceux qui y auraient un intérêt marqué sont invités à télécharger le document, sous réserve d'être disposés à s'alléger de quelques centaines d'Euros. Pour les autres, nous résumerons en expliquant qu'il s'agit de centraliser l'ensemble de l'expérience musicale en un point ; et ça donne ça :



L'idée tourne évidemment beaucoup autour du Fan-club online, permettant d'accéder un groupe / Titre(s) par différents angles. Mais il n'en est pas moins vrai que cette capacité qu'offre cette interface à plonger dans un contenu / groupe est tout à fait intéressante. Les fonctionnalités sont à détailler, mais l'idée est là. Je peux jouer avec un titre, le remixer, (Mxp4 rode dans les parages), je peux interragir avec le groupe voir, des videos, rentrer dans la communauté de fan et partager avec eux via SMS, chat... Le contenu peut être régulièrement mis à jour, il peut conduire à des selections similaires, etc.
En gros l'interraction peut aller de rien (pour ceux qui n'ont qu'un intérêt modéré pour ce qu'ils écoutent) à tout. Ce qui est intéressant c'est que si le produit est bien fait, la barrière pour produire du contenu additionnel est probablement marginale.
A notre connaissance, rien de vraiment abouti n'existe à jour si ce n'est des propositions de valeur incomplètes, ou offrant des contenus très pauvre et encore... C'est un boulevard.
Avis aux amateurs.





(*) il convient toutefois de rendre ici hommage à Christophe Waignier, à l'époque patron du digital Europe chez BMG... Il initia le contrat qui permit de lancer réellement les sonneries hifi à grande échelle ; c'était en 2002... 

lundi 21 décembre 2009

Sawndterview #13: Andrew Fischer, PDG de Shazam


Andrew Fisher est l'une des personnalités les plus visibles de la communauté des acteurs de l'internet en ce moment. Il est le patron de la plus que populaire société Shazam, basée à Londres et fondée en 2002. Shazam, pour ceux qui ne le savent pas est un outil de reconnaissance musicale qui s'installe sur les mobiles, et qui est l'application la plus téléchargée entre toutes sur l'Iphone... Pas un mince succès. Recemment, la société a fait un tour de table avec Kleiner Perkins, qui est certainement le fond de capital-risque le plus prestigieux de la planète (google, Sun, etc.).  Nous avons fait l'effort de traduire l'interview... Il se trouve plus bas en anglais pour les Shakespeariens. 

Andrew, le business n'a pas l'air de marcher trop mal... C'est quoi la suite maintenant pour Shazam?  Les choses vont effectivement super bien... On vient de passer le 50 millionième utilisateur de Shazam et on continue à en aquérir plus de 500,000 par semaine depuis Février... La plupart des gens nous voient comme un outil de reconnaissance musicale, mais notre objectif est réellement de leur permettre de découvrir de la musique, des titres ou des artistes qu'ils aimeront, puis d'acquérir cette musique et enfin de la partager avec leurs amis... On travaille dur pour développer des fonctionalités dans ce sens et surtout pour offrir un produit très simple d'utilisation. Récemment on a lancé Shazam sur Facebook et sur Twitter ; enfin on a aussi développé notre propre outil de recommandation et moteur de recherche musical... Pour l'instant, le feed back des utilisateurs est vraiment bon.

 Tu crois que le business de la musique va continuer à se casser la figure ou tu penses qu'on a touché le fond?  Ça dépend de ce que tu définis comme étant le business de la musique... Comme chacun sait, on achète plus les mêmes produits et la relation aux artistes n'est plus la même, le live s'est par exemple beaucoup développé. En fait, je pense que l'industrie musicale va se déveloper. Du point de vue de Shazam, la musique sur les mobiles n'a jamais aussi bien marché ni drainé un intérêt aussi marqué. De fait, nous avons un vrai soutien marketing de la part des opérateurs et aussi des fabricants de terminaux mobiles. Chez Shazam, tout le monde a toujours cru que le mobile va devenir le principal point d'accès à la musique [votre serviteur le disait depuis 2000 NDRL ;-)] et nos partenaires investissent en conséquence de cet enjeu.

 C'est quoi le plus gros challenge pour les acteurs traditionnels de la musique?  Les ados veulent être en situation de contrôle. Il se sont construit un environnement virtuel et ils veulent être à l'origine de l'apparition du prochain artiste, et pas le découvrir par l'entremise d'une maison de disque... Les labels ont certainement toujours leur role à jouer, mais ils doivent se mettre en conformité avec les changements profonds de comportement sociaux, les nouvelles normes de la génération Facebook.

Que ferais tu si tu étais un artiste? Je me concentrerais sur ce que je fais le mieux et m'attacherais les meilleurs managers et labels pour ne pas traiter moi-même les questions d'audience, et de management de réseaux sociaux.

A part le business de Shazam, qu'est ce qui t'intéresse le plus?  J'aimerais m'investir dans le caritatif. On vient de lancer Shazam RED par exemple, la première application mobile pour RED (initiée par Bono et Bobby Shriver), qui récolte des fonds pour le Fond Mondial de Lutte Contre le Sida et autres maladies présentes en Afrique.


Et quel est ton site favori? Tout le monde à l'air d'abandonner Myspace. Mais je pense qu'avec l'acquisition de Imeem et Ilike, ils sont ceux qu'il convient de garder à l'oeil, car ils pourraient en surprendre plus d'un. 


Le petit jeu maintenant c'est que je vais te donner quelques mots clés et tu me dis brièvement ce que ça t'inspire.
Itunes? C'est chaud : une des marques en qui les gens font le plus confiance pour ce qui concerne les achats, et ça va se développer.

Spotify? Pareil, super branché
Le Download? Dépassé pour les uns, branché pour les autres (personnellement je pense que certains vont continuer à vouloir télécharger tandis que d'autre passeront au streaming)
Streaming?  Hot
DRM?  fatigué
Communities? de même, fatigué
on-demand?  Hot
Abonnement? Hot
Mashup, ou le remix? Fatigué
les Majors? Fatigué, mais je pense qu'il faut continuer à compter avec elles, elles conservent quand même un paquet de ressources.
Et l'artiste dans tout ça? ... et bien hot aussi.


Tu te vois faire quoi dans cinq ans?  Avant tout, j'espère qu'on aura passé les 100 millions d'utilisateurs fin 2010... Et puis on va essayer d'être dans le plus de téléphone possible que l'on peut, car il faut rappeler que dans 5 ans, il est prévu qu'il y ait 6 millards de téléphones mobiles sur la planête [pour 7,2 milliars d'habitants NDRL] et il n'y a pas de raison qu'une grande proportion d'entre eux utilisent Shazam... 



Merci Andrew  ! 


For English, press 1... 

Andrew, seems that the business is rocketing... What is the next move in the music space for Shazam? Things are going great.  We passed a milestone recently of 50 million users of Shazam and have been acquiring over 500,000 new users every week since February. Most people think of us  for our music recognition serviceusing the mobile phone to identify the music playing but our strategy is focused on helping people discover a track or artist that they like, acquiring the music and sharing their experience with their friends. We will continue to add in new features that support this and enable our users with a more seamless way to experience music.  Recently we launched Facebook and Twitter integration aswell as our own recommendations and search engine which have been very well received.


Do you think that the overall music industry will continue to shrink or have we hit the bottom? Why? It depends how you define the music industry. As we all know the share of wallet is changing to different aspects of engaging with an artist such as live performance.  I believe the industry will grow. Music as a category in our core market on mobile phones has never had such a high profile and enjoyed so much interest and marketing support from the mobile phone companies and handset manufacturers.  We have always believed at Shazam that the mobile phone will become the portable music player of choice so this marketing support is very important for the music industry




What is the biggest challenge now for the traditional music players? Younger consumers want to be in control.  They built digital life caches and they want to break the next big act not feel it was a record label.  The Labels are still critical but they have to adapt and change to the changing behaviours and social norms of the Facebook generation.


What would you do if you were an artist? I would stick to what I do best and find great partners evaluating management and labels versus other more informal mechanisms for creating an audience such as the social networking sites.


What are the project -yours apart- that interests you the most in the internet world?  An increasing desire amongst the business community to support causes.  We have just launched Shazam RED for example, the first mobile application for RED  (set up by Bono and Bobby Shriver) which donates money to the Global Fund to fight Aids and other diseases in Africa. 



What are your favorite websites? Everybody seems to be writing off MySpace,  I think we the imeem and iLike acquisitions they are one to watch in the music space and could surprise many of us.




I will give you a few keywords and you will tell me if they are hot or tired:
Itunes? Hot  (one of the most trusted brands for transactions, more still to come)
Spotify? Hot
Download? Tired for some, hot for others (I believe some consumers will prefer streaming and some downloads)
Streaming?  Hot
DRM?  Tired
Communities? Tired
on-demand?  Hot
Subscription? Hot
Mashup? Tired
Major? Tired (but don’t write them off, they have significant resources)
Artist? Hot

Where do you envision yourself in five years? Having passed 50 million users our mission is to pass 100 million users by the end of 2010.  After that we want to be on as many mobile phones as we can and given there will be at least 6 billion phones in 5 years time there is no reason why Shazam shouldn’t been used on a large number of them..


Many Thanks for this Andrew ! 


dimanche 20 décembre 2009

Moteur de similarité / recommandation musicale

Le reproche le plus souvent entendu ces jours-ci sur les sites internet musicaux concernant leurs fonctionnalités permettant de découvrir des titres... Et il est étonnant de constater combien peu nombreux sont ceux qui ont réellement découvert des chansons ou des groupes qu'ils apprécient, par le biais d'internet. Lors d'un déjeuner récent, votre serviteur a demandé à une dizaine de personnes quelles étaient les artistes du moment qu'ils écoutaient le plus, et comment les avaient-ils découvert. Petite précision : la démographie des participants tournait entre 24 et 40 ans... De façon amusante, ce qui ressortait en premier était la radio et en second, le bouche à oreille ! Ceux qui allaient travailler en voiture semblaient nettement plus avantagés que les autres en terme de fréquence de renouvellement. Il est vrai que la voiture reste l'un des derniers lieux ou l'on est condamné à écouter la radio... Tout au moins pour encore quelque temps.
En revanche, les critiques concernant les smart-radios (radio personnalisables sur internet) sont éloquentes... Pas assez pertinentes, trop "spé" ou trop "mainstream"...
Les sites comme Deezer ou Spotify en prennent pour leurs grades et c'est dommage car, par ailleurs, tout le monde s'accorde à dire que leurs autres fonctionnalités sont remarquables.
Et parmi l'ensemble des sites musicaux connus, peu offrent une alternative réellement intéressante en matière de découverte.
Quatre cependant nous ont semblé digne d'être distingués dans ce palmarés (les deux premiers ne sont malheureusement  pas accessible de France).
Lala.com On en a énormément parlé car ils viennent d'être racheté par Apple. Le site Lala s'est dès le départ distingué par son outil de similarité, contruit sur des métadonnées internes. l'ergonomie n'a rien de plus qu'un autre, mais les résultats sont vraiment étonnants. Tappez vos trois ou quatre artistes favoris, il est probable que par similarités, sortent votre 4ème et 5ème artiste préférés.
Pandora.com en soit, Pandora n'est qu'un moteur de similarité : tappez un titre, et il vous propose une playlist. Le résultat n'est pas toujours celui attendu, mais la simplicité de l'offre est vraiment extraordinaire. Pandora n'est plus accessible de France depuis le juin 2007.
Genuis le moteur de similarité de Apple a longtemps souffert d'inconsistance. Refondu il y a peu, il est enfin particulièrement efficace. Petit problème cependant, il ne permet pas d'écouter des titres non encore achetés en entier et sous forme de playlist... Autant dire que la découverte reste plus que fastidieuse...
LastFM  le plus complet car il disposerait de 20 millions de bios d'artistes dont une très grande proportion d'indé... Last FM est devenu un outils de référence, au même titre que l'était feu mp3.com. Si vous voulez découvrir des groupes dont vous n'avez jamais entendu parler, c'est là qu'il faut aller.
Enfin, il serait injuste de ne pas citer TheFilter : un projet financé par Peter Gabriel himself et dont l'objet est de proposer de la similarité en marque blanche à tous les sites que ça pourrait intéresser... The filter vous pose une dizaine de questions et vous suggère ensuite de la musique, c'est plutôt efficace, mais quelques erreurs de gouts n'en émaillent pas moins parfois les résultats.
De notre humble avis, le conseiller musical personnel reste encore à découvrir -ou à inventer-. Chacun d'entre nous est capable de citer une liste de 20 titres qu'il adore. Il y a fort à parier que quelque part sur cette terre, il existe un autre liste de 20 titres que nous pourrions chacun aimer tout autant que les premiers...


PS: prochainement un papier-interview de Andrew Fischer, le patron de Shazam, autre outil puissant de découverte de musique...


Ps2: Un petit commentaire pour les petits malins : selon certains artistes, le fait d'introduire des meta-données dans les fichiers uploadés sur les plateformes de type I-tunes influencerait les résultats du moteur de similarité... Nous ne pouvons confirmer, mais c'est amusant. 

jeudi 17 décembre 2009

sawnd.com et ce blog !


A nos Lecteurs,

Nombre d'entre vous nous ont fait remarquer que ce blog a été rendu indisponible durant plus de 3 semaines...  Ce dont bien sûr nous vous prions de bien vouloir ne pas nous faire grief.
L'explication en est très simple... Nous avons omis de répondre aux mails de relance de notre registrar du Sawnd.com qui a donc débranché le site web. Ca a été un petit parcours du combattant pour le décupérer, avec un ping-pong de mails entre notre ancien registrar (une société américaine qui fait son commerce de noms de domaines exotiques et dont les comptes en banques sont -ça ne s'invente pas- à la coconut bank) et quelques amis influents dans cet univers compliqué.

Comme quoi, plutôt que de donner de grandes leçons sur les stratégies les plus pertinentes sur la musique et internet, il faut parfois commencer par balayer devant sa porte et traiter les contingences du quotidiens ! Une bonne baffe donc et une grosse leçon d'humilité ; d'autant que nous commençions à drainer un trafic qui, même modeste, ne générait pas moins de 20/24,000 visiteurs uniques par mois (sur la base des derniers jours d'activité).

blog.sawnd.com est donc de retour et son contenu devrait être de plus en plus riche. Nous n'excluons pas de vous offrir prochainement des interviews de stars de tout premier plan, comme Mike Jagger ou 50cts, ou encore des patrons de Shazam, de Spotify... et évidemment nos analyse sur l'évolution de tout ce petit microcosme musical...

Heureux de vous retrouver tous donc et à très vite !

Le Sawnd team.