vendredi 1 avril 2011

Zynga veut acquérir Warner et une page se tourne...

Note de l'Editeur : il semblerait que l'opération mentionnée dans ce post -l'intérêt de Zynga pour Warner- soit en fait un canular lié au 1er avril. Notre comité éditorial se couvre de cendres et se joint à toute l'équipe de la rédaction pour faire part à nos lecteurs de nos plus plates excuses. Il est vrai que ce rapprochement était plus qu'une illustration de la vision que nous n'avons eu cesse de développer dans nos papiers. Pour nos lecteurs qui auraient fait le choix de nous excuser, les autres éléments du papier semblent, à ce jour, être toujours valables...


Cela fait quelques temps que nous n'avions pas pris la plume et les remarquables évolutions de ces dernières semaines nous semblent au minimum de nature à mériter un petit post.
En effet, le monde de la musique semble en passe de changer définitivement de forme. Le fait que Zynga, une société qui ne fait rien d'autre que des jeux sociaux en ligne, soit parmi les acquéreurs potentiels de Warner Music, est plus qu'un symbole. Les riches détenteurs de contenu d'hier sont maintenant les manants d'une nouvelle génération d'entreprises, plus proche des jeunes consommateurs, plus créatrice de valeur, mais surtout et avant tout, plus à même de comprendre ce qui se passe. 

Nouveaux modèles, nouveaux usages
Nous l'avions dit, et nous le répétons : l'ère ou le consommateur restait 22 minutes à écouter un disque allongé sur sur son lit en regardant les moindres détails de sa pochette est terminée. Le consommateur d'aujourd'hui c'est plutôt un ado  qui écoute de la musique en même temps qu'il joue sur internet à des jeux sociaux, eux-même intégrés à Facebook. Cela semblait un concept un peu théorique jusqu'à cette marque d'intérêt manifestée aujourd'hui par Zynga. 

Enfin, un peu plus que de l'espoir... 
Pour autant, est ce que l'industrie de la musique est condamnée à se faire acquérir par l'industrie des nerds? Il est peu probablement que les amateurs de grande musique soient enchantés par cette perspective. A cet égard, on ne peut pas ne pas remarquer les chiffres absolument remarquables que Deezer a réalisé -à notre grand étonnement, il est vrai- : près de 800,000 abonnés via le canal Orange et l'offre Origami, et cela en quelques trimestres seulement. D'après nos informations le taux d'attrition -pourcentage de désabonnement- est sensiblement en deçà de ce qui était attendu. Plus important encore, le taux d'activation de Deezer serait de près de 71%, tandis que les enquêtes de satisfaction seraient excellentes ! 
Ces très bons résultats n'en rendent que plus plausible les hypothèses -directionnelles- que nous développions en septembre 2009 : à terme, une forte croissance de la taille du marché de la musique, revigoré par une offre enfin qualitative et ayant enfin intégré les 4 mantras que sont Découvrir, Ecouter, Organiser et Partager. C'est à présent chose faite avec Deezer et Spotify. Ainsi l'idée qu'un jour, le marché puisse faire entre 9 et 18 millions d'abonnés, payant chacun 5 à 6 euros par mois, soit un total d'environ un milliard d'euros par an n'est plus hors de porté. Les dirigeants des maisons de disque l'ont bien compris -à commencer par Stephan Bourdoiseau, qui l'a développé devant nous- et commencent à mettre en sourdine leurs critiques les plus saillantes, à l'égard de Deezer et consors. 

Et la French Touch? 
Reste que le paysage va continuer à bouger. Pour le front de la répression, on n'entend pratiquement plus parler de Hadopi, à présent que l'autorité est installée et maintenant que leurs critiques les plus virulents constatent, sans doute étonnés, qu'ils n'ont -pas encore- été envoyés à Gantanamo pour avoir continué à télécharger illégalement. Le seul front qui nous semble finalement un peu en berne reste celui de la création. La French Touch que l'on nous enviait jusqu'à Kuala Lumpur semble un peu endormie ; les victoires de la musique, même si elles ont célébré nombre de nouveaux talents, n'ont pas paru pouvoir laisser émerger un artiste qui irait casser un jour les fauteuils du Hollywood Bowl. Mais comme nous l'avons souvent expérimenté dans ces lignes, la futurologie est une science particulièrement risquée...