samedi 9 janvier 2010

Missions Zelnick : deux points essentiels

Beaucoup de bruit autour de la publication du rapport Zelnick "Creation et Internet" cette semaine. Il a été largement commenté et nous ne reviendrons donc pas sur le détail des mesures annoncées. Il convient en particulier de lire les excellents posts de Philippe Astor "un pavé dans la mare" et un peu plus récemment celui ayant trait au  téléchargement.
Il est bon cependant d'appuyer sur deux points.

Le premier c'est qu'une petite révolution -que souligne d'ailleurs Philippe Astor- est en cours d'initiation. En proposant une sorte de licence légale sur le streaming, la Commission donne un coup de booster extrêmement important à ce type de service. En gros, pour des acteurs comme Deezer, mais surtout pour les très nombreux autres plus petits acteurs, qui n'ont pu payer les avances demandées aux maisons de disques, cela leur permettrait d'accéder à l'ensemble des contenus, en un seul accord et sans paiement d'avance exorbitante. Il reste à avoir une grille de prix équitable et les discussions risquent d'être ardues à ce sujet -il existe toutefois quelques précédents-, mais le principe pourrait accélérer l'enterrement du download encore plus vite que nous ne le pronostiquions.

Le second, est une conséquence de la mission Zelnick : l'annonce de notre Président, qu'une enquête pour abus de position dominante va être lancée à l'encontre de Google. Il s'agit là d'une décision particulièrement importante, d'une part car plusieurs pays envisagent des actions de ce type (Suède, Inde, Etats-Unis...) et l'Italie en a même initié une. Il est donc possible que Google voit son développement largement limité par des Etats ou de groupes de consommateurs -aux USA, la fameuse class auctions- inquiets de cette situation d'hégémonie. Rappelons qu'au début du millénaire, Microsoft est passé à deux doigts du démantèlement et n'a probablement dû son salut qu'à un changement d'administration américaine.
Personne n'est dupe : la commision Zelnick n'a sans doute dû servir que de prétexte pour s'en prendre à un "ennemi de l'extérieur", toujours bien pratique en politique, surtout en périodes difficiles. Nous avions dénoncé dans ces lignes cette ligne populiste qui consiste à s'en prendre à un acteur riche, puissant et de surcroît américain. Il est vrai que nous étions alors opposés à un membre de la commission qui voulait contraindre Google à filtrer ses résultats de recherche (comme savent bien le faire les Nord-Coréens et les Chinois). Le principe d'une taxe sur la publicité -tant décrié dans la presse française et internationale- nous semble, à contrario, plus acceptable, même si les modalités d'applications la feront sans doute évoluer -si elle existe- vers un prélèvement plus forfaitaire que variable.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

taxer google n'est pas le problème. le problème c'est de faire des lois completement à coté de la plaque car ne tenant pas compte de la réalité technique d'une part et de la nature de l'internet d'autre part. Votre soutien à la loi Hadopi est d'ailleurs iréaliste également car cette loi est la plus inepte qu'un gouvernement français n'ai faite depuis longtemps. Laurent

Anonyme a dit…

Mon cher Laurent, ce que je trouve inepte, et pour la coup parfaitement irréaliste, c'est votre allusion à un « soutien à la loi Hadopi » à propos d'un billet qui ne l'évoque même pas !

Fabrice Epelboin a dit…

Donc on échange la liberté d'expression et d'information contre le filtrage, de la musique en stream et un bon d'achat ?

Mouis... pas sûr que ce soit un bon deal...

Anonyme a dit…

d'accord pour trouver un modèle économique pour tout le monde et d'accord pour allumer Google. Pas d'accord pour être controlé sans cesse et surveillé. Gardons internet comme un espace de liberté !

Tom's a dit…

Je ne comprends pas que vous ne vous exprimiez pas sur d'autres points qui ont été évoqués par le Pres. en particulier le fait de donner une subvention pour que les gens arrêtent de pirater... c'est une hérésie ! C'est le marché qui décide ! et ce n'est pas à l'état d'influencer le marché. Et avec nos impots en plus.

Enregistrer un commentaire