mardi 27 octobre 2009

C'est compliqué... et intéressant.

A trois reprises cette semaine, j'ai été confronté à des projets dont l'objet étaient la gestion de la complexité et c'est simplement passionnant. 


a) Dans le monde de la musique, par exemple, c'est une problématique aigüe. Maintenant que les contenus sont à peu près totalement disponibles de façon légale -ou non-, la valeur que l'on peut amener au consommateur consiste surtout à l'aider à gérer sa musique de façon optimale. On ne compte plus les outils de création de playlist (voir les blogs de playlists sur spotify), les générateurs de similarité tels que the filter, I-like, ou le pas si génial Genuis de Apple, les outils de représentation graphiques comme le très remarqué (et français) musicovery,  liveplasma (moins bien car inaudible), tuneglue ou musicmap. Ce sujet est éminement complexe. C'est assez facile de travailler par similarité (j'aime Madonna et Pink, donc si tu aimes Madonna, tu devrais aimer Pink également), mais assez peu efficace. Amazon prétend vendre 1/3 de ses titres par similarité, mais dès qu'on rentre en dehors de la sphère des stars incontournables, leur outil est juste inefficace. L'autre systeme consiste à dire "tu aimes tous titres avec des rythmes tertiaires, écrit en mode mineur, avec une voix mâle prédominante..." Ce qui est beaucoup plus complexe à gérer. C'est l'approche de TheFilter, ou des moteurs développés à l'Ircam.  Sans malheureusement pouvoir en dire plus à ce stade, j'ai donc rencontré une start-up qui prétend pouvoir optimiser la création de playlists d'une façon simple et originale, différente de celle citées ci avant. A suivre...


b) Plus récemment encore, j'ai discuté avec des chercheurs en mathématique, dont l'objectif est de simplifier au maximum  des systèmes complexes. Des sujets comme : comment faire pour que dans Paris, le plus de voitures possible rencontrent le plus de feux verts possibles? Ou pour que le plus de gens possible attendent le moins possible lors de leurs correspondances de trains. Ce labo est de plus en plus sollicité par des start-up qui n'ont pas de chercheurs assez pointus pour traiter de tels sujets. Les chercheurs ont l'air aussi fondus que passionnés. 


le 3ème sujet concerne la Datavisualisation -une science ancienne- qui consiste en l'interprétation graphique des paramètres essentiels à la gestion d'un environnement complexe (ouf). Par environnement il faut comprendre une chaudière nucléaire, l'organigrame de France Telecom, ou encore le cokpit d'une entreprise, permettant de comprendre ce qui s'y passe réellement et pas ce qu'on tente de vous faire avaler. La datavisualisation a surtout été utilisée dans le domaine médical, dans la recherche scientifique, et plus récemment dans les représentation de l'évolution démographique. Voir à ce titre le magnifique travail de Hanz Rosling ; juste bluffant. Il est intéressant de penser à étendre les applications de cette science à d'autres domaines. 
Si cette question de la complexité -particulièrement si vous l'abordez sous l'angle de la datavisualisation- est de votre domaine, n'hésitez pas à me contacter. Par email ou même sur ce blog. C'est un sujet qui me passionne.

3 commentaires:

SawndBlog ! a dit…

un copain vient de m'envoyer ceci, http://visualizingmusic.com/ qui résume (un peu) datavisualisation et musique...

Anonyme a dit…

Hanz Rosling !!!
Tres fort
on en reparle

Anonyme a dit…

SawndBlog bonjour

La complexité, les datas ça me touche de près, c’est une part géante de ma vie – pro et pas pro. C’est pour ça que je réagis à ton post. Tu me fais découvrir Hanz Rosling, merci c’est génial, énorme. J’adore d’autant sa volonté pour des données libres que mon projet de développement s’appelle NakeData. Données nues : c’est une école de développement de bases de données (mode browse, pas visualisation) que j’ai poussé à fond en deux décennies. J’ai séparé l’analyse de la programmation et ça donne une liberté folle et inconnue dans le domaine sous développé de la gestion en général. C’est un lien fort avec la complexité, cette espèce d’appétit féroce que j’ai devant des tonnes de données potentielles, vibrantes, c’est cette bêtise constituante que j’ai à les analyser qui m’a fait développer des outils – un outil – qui fait à la gestion ce que Multiplan a fait au calcul. Je suis resté stoppé en route sur un sujet bouillonnant mais a peu près circoncis, entièrement happé. Alors, le datamining, la datavisualisation, la trituration féconde des téras m’est restée un horizon lointain, tant de portes qu’il faut refermer sagement après les avoir entr-ouvertes : trop énorme ce qui est derrière, pas assez de puissance dans un seul homme. Des récréations complexes ? Jeu de la vie (Golly), fractales (Fractint), www.visualcomplexity.com , la marche, les gens, la nature. L’intelligence.

Complexité encore que celle – philosophique – de l’inaccessible métaphysique. Inaccessible, mon œil, elle est dite inaccessible, même impossible parce qu’elle est enterrée sous quelques épaisses couches de relativité fossilisées – religions monothéistes que l’on n’ose toujours pas irriter. Il y a le même décalage que la magnifique réflexion de Rosling : de « impossible de faire ça », on passe à « on ne peut pas faire ça ».

Complexité encore, celle de la pensée de Morin. http://college-heraclite.ifrance.com/documents/definitions/complexite.htm
Il faut lire le dernier chapitre du quatrième tome de sa méthode : paradigmatologie. Personne n’a encore expliqué les choses comme ça. Le paradigme de l’exclusion.

C’est juste des recoupements hâtifs entre tes pensées et les miennes. C’est du bonheur, des gens avec passions.

Au plaisir
Mathieu

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