lundi 26 avril 2010

My Tailor is Rich and My music industry is not dead yet


plateau ou cuvette?  La presse anglo-saxone fait état -une fois n'est pas coutume- d'une information remarquée : le marché de la musique aurait cru de 1,4% sur l'ensemble de l'année 2009 chez nos amis Britanniques. 
L'information est effectivement assez intéressante, dans la mesure où le marché britannique est le plus important d'Europe. Egalement car c'est une première depuis six ans. La question qui taraude tous les analystes est bien de savoir s'il s'agit d'un palier ou d'un retournement. 
Pour tenter d'y répondre, il convient de prendre en compte les données de ce marché. le recul constaté sur 10 ans et un peu moins prononcé qu'en france  : en 2000, le marché aurait pesé 1,9Mds de livres contre 928,8 aujourd'hui. soit une baisse de 45%, tandis que le marché français aurait baissé de 66%. Ces chiffres ont cependant une valeur relative : il est difficile de savoir si on compare les mêmes choses et les effets de change -importants- ne sont pas pris en compte. 
Plusieurs analystes soulignent que la part du numérique s'est fortement accrue en 2009 passant à plus de 20% du total, (rattrapant et doublant ainsi la France, grace à une croissance de... 47% sur un an). C'est un chiffre qui est là légèrement supérieur à ce que l'on observe en France et qui reflète bien le très fort taux d'équipement en internet broadband (en gros 1/3 de plus qu'en France). Il est d'ailleurs remarquable que les anglais n'achètent pas significativement plus en ligne. Avec un taux de pénétration de l'Internet un peu inférieur à celui des états unis (mais une bande passante sensiblement supérieure), ils achètent deux fois moins en ligne. En revanche, ils continuent à consommer massivement des produits physiques, ce que ne font plus les américains, même si les chiffres sont là en baisse forte. 
Mais ce donc la presse anglaise se fait le plus l'écho, c'est l'émergence de nouveaux business models. Il est particulièrement regrettable que le détail de la ligne de revenu -£8,2 millions-que le BPI qualifie de "new businesses" ne soit pas détaillée. On sait seulement que Spotify en fait partie, au même titre que de nombreuses start-up récemment lancée, à l'instar de Mflow, qui connait un grand succès en permettant une écoute gratuite à condition de recommander de la musique à ses amis. notons cependant que 8,2 millions de Livres ne représentent toujours que moins d'1% du total des revenus musicaux. 
En l'absence d'événement majeur, on peut craindre que l'arrêt de la décrue n'est la conséquence que de très bonnes ventes et qu'il ne s'agisse par conséquent que d'un plateau avant de reprendre la même direction (la baisse). Le Digital Economy Act (le Hadopi local) n'est pas encore en vigueur et la croissance du digital -même si elle reste vigoureuse est tout à fait insuffisante à expliquer quoi que ce soit. Il n'en est pas moins vrai que le seuil d'elasticité pourrait être bientôt atteint. De surcroît, le vote prochain du Digital Economy Act pourrait transformer ce plateau en fond de cuvette. 





1 commentaires:

de Courville a dit…

Je ne pense pas que le business de la musique va jamais trouver un fond. la réalité c'est que personne ne paye plus. Il y a des choses qui disparaissent et qui ne reviennent jamais. Les octroits à l'entrée des villes par exemple. A paris, ils existaient encore au début du 20ème siècle. Ca a disparu et ça n'est jamais revenu. L'eau est gratuite dans de nombreux immeuble (on paye les charges, c'est comme payer l'adsl). Les sacs plastiques sont gratuits dans les magasins. Il faut d'ailleur lire FREE de Christopher Anderson pour voir combien c'est évident que les contenus vont devenir gratuit. pourquoi ne dites vous pas la vérité vraie? La musique va devenir gratuite et elle en prend le chemin doucement, mais certainement.

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