jeudi 29 avril 2010

L'album... un souvenir ancien?

iTunes LPs
Parmi les nombreux articles que l'on peut trouver dans les revues de presse consacrés à l'industrie de la musique, celui paru dans le FT sur l'art perdu des pochettes d'albums a particulièrement retenu notre attention. Cet article rappelle oppportunément qu'il fut une époque ou les pochettes d'albums étaient -presque- aussi importantes que la musique que l'on y trouvait à l'intérieur. La disparition de cet art semble difficile à expliquer ; l'une des théories exprimée serait que le fait de ne plus pouvoir posséder d'objet physique aurait contribué à la perte d'intérêt pour les contenus musicaux. 

Ne faut-il pas également penser que le disque parvenait assez bien à caractériser le fait de posseder une "oeuvre", au sens d'une entité créative achevée? On avait 10 ou 12 titres -à l'époque d'assez bonne facture- et une belle pochette que l'on lisait tout en écoutant la musique... Qui nierait le plaisir que l'on y prenait? 
L'arrivé du CD a commencé à écorner ce mode d'écoute de la musique. L'oeuvre était déja à demi virtualisée et seule la musique comptait. Le mp3 a finalement achevé cette ère : il n'y avait désormais plus rien à lire, à regarder ou à manipuler. 

C'est sans doute fort de ce constat que Apple a lancé le LP sur Itunes. un fichier unique pour regrouper un ensemble de titres, complété d'un environnement graphique, plus ou moins interactif. 
Le LP n'est pas encore un succès total, mais il connaît un début de reconnaissance. Les peu de statistiques dont nous ayons eu vent sembleraient montrer que les consommateurs sont prêts à payer un petit premium pour bénéficier de cet environnement. Reste que proposer des quelques photos à regarder sur son ordinateur, ça n'a pas la même valeur qu'un album en carton que l'on tient de la main. 
Ce qui toutefois est intéressant, c'est la direction prise. consistant à renforcer l'environnement de l'artiste. Si le consommateur n'est plus prêt à payer pour des titres, donnons-lui plus que de la musique, serait, en grosse synthèse, l'orientation. Cela rejoint ce que nous avions il y a quelques temps évoqué dans ces lignes, ; l'idée de Mark Mullingam de Forrester Research, de créer un environnement riche autour de l'artiste et de son oeuvre. Ceci est d'ailleurs -à de multiples égards- à ranger dans la même veine que Guitar Hero et autres RockBand. Il est étonnant, à voir les succès de toutes ces initiatives, que le principe d'un format plus riche, et plus multimedia ne soit pas un thème de recherche beaucoup plus marqué par l'industrie de la musique. Mais avec Apple, il est vrai que l'innovation arrive toujours comme une surprise, sans compter sur le mystérieux format CMX, dont on ne sait que peu de choses. 


1 commentaires:

Guillaume a dit…

D'après Apple, le succès de son format iTunes LP n'est pas vraiment au rendez-vous, et à une époque où il faut réduire les coûts, il est peu probable de voir se généraliser les initiatives de la part des labels ou des artistes.

J'avais adapté un billet anglais sur le bilan du LP sur mon blog : http://vialet.org/blog/post/2010/03/Fiasco-commercial-pour-le-format-iTunes-LP

Par contre l'objectif est bien de redonner de la valeur - émotionnelle - à la musique numérique qui a perdu toute valeur marchande. Comment faire pour qu'un titre ou un album est une « valeur perçue » pour 1) favoriser l'achat et 2) éviter la copie ?

J'ai bien peur que le format CMX soit une grosse déception, les majors n'étant absolument pas les mieux placées en matière d'innovation technologique, contrairement à Apple, par exemple. Reste certaines initiatives locales comme le MXP4.

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