samedi 13 mars 2010

Surprises, gloires, echecs et espoirs du monde de la musique...

Monitoring and Visualizing Last.fmLes années se suivent et se ressemblent... ou pas. Le récent rapport de Sup Telecom Bretagne sur les nouveaux usages de la piraterie nous montrent bien que tout ceci est en train d'évoluer massivement... Mais, est-ce si  sûr? 
Voici donc quelques chiffres et déclarations, extraits de vieilles études, qui tendrait surtout à montrer que... les prédictions n'engagent que ceux qui y croient, et que les évolutions, si fortes soient t'elles ne sont parfois que des vieilles tendances. 

Ainsi, à propos du P2P et la piraterie, on relevera qu'en 2001, déja, La RIAA (l'équivalent du SNEP français aux Etats Unis) pointe du doigt Kazza, et déclarait " we will make all we can to have the pirat offering over as soon as we can" tandis qu'en 2002, un porte parole de la RIAA déclare... "la piraterie a atteint un niveau insupportable, alors que 22% des adolescents reconnaissent avoir déja téléchargé illégalement de la musique" (traduction). Engagement répété chaque année ("Notre responsabilité consiste à faire croitre le business digital et à combattre par tous les moyens à notre disposition les gens qui volent nos contenus" (traduction) déclarait également en 2003 le chairman de l'iFPI. Mais huit années plus tard, l'insupportable est toujours là... et en France, à en croire l'étude citée plus haut, la proportion de "pirates" est de... 29%. D'ailleurs, selon john Kennedy, le Chairman de l'IFPI lui-même, la piraterie "représente 95% de l'ensemble des téléchargements" en dépit de la présence de près de 400 services légaux de téléchargements". Curieusement, la RIAA est la seule à faire -une seule fois, en 2006- une déclaration positive, par l'entremise de son Directeur Général, Mitch Bainwolen déclarant que "la piraterie est désormais sous contrôle "ce qu"il ne réiterera pas l'année qui suit... 

Sur le déclin des ventes de disques, on pourrait comparer celle-ci à la chute d'un pilote d'avion sans parachute qui s'étonne en tombant, et ne cesse de répéter "jusqu'ici, tout va bien...". Et bien dans la musique, les déclarations se suivent et se ressemblent, mais le choc final ne semble jamais devoir arriver. 
Dès 2003, John Kennedy, (encore lui) déclarait "il est probable que l'année prochaine, ou même celle qui suit, l'industrie de la musique recommence à croitre, sous réserve que les mesures appropriées soient effectivement prises" (traduit). S'il avait su... Cette litanie d'affirmations ne cesse de se poursuivre. En France, c'est Jean Bernard Levy, le CEO de Vivendi Universal, qui déclarait à l'occasion son assemblée générale annuelle "nous avons touché le fond [...] Universal Music a clairement surperformé en 2007". Ils déchanteront malheureusement l'année qui suit, avec un recul -certes faible mais certain de leurs ventes-. 

C'est finalement dans leur optimisme à espérer une croissance des ventes digitales que les responsables de l'industrie musicale sont les plus consistants. "By our estimate, digital music should overpass physical sales by the end of the decade" avait dit Jay Berman (le prédecesseur de Kennedy à l'IFPI) dès... 2001. Beaucoup d'autres responsables ont fait des déclarations similaires. "il est probable que les ventes digitales soient plus importantes que toutes autres dès 2010" disait Doug Morris (CEO de Universal Group) en 2005 ; quoi qu'on trouve également des petites contradictions sur le niveau des ventes : "nous estimons que la musique en ligne représentera 25% des revenus de l'industrie en 2010" déclarait Eric Nicoli au Midem en 2006. Chiffre que les faits ne démentiront pas, avec... 27% de ventes digitales dans le monde en 2009. 

On notera que les déclarations sur les ventes de musique sur mobile ont pour ainsi dire disparu... la coutume était d'en faire un petit paragraphe, pour chaque maison de disque, lors du rapport annuel... Dans le genre, c'est le tonitruant Jean Marie Messier qui ouvre le bal dès 2000 "Notre ambition est que les téléphones mobiles puissent devenir un canal de distribution majeur d'ici à 5 ans". dès lors, il sera suivi par tous ses confrères, chaque année. Ainsi par exemple, en 2005 c'est Eric Nicoli qui déclare " it grows and may keep growing for many years to come"... Malheureusement, il faisait référence au business des ringtones qui s'est écroulé dès 2006 ; année ou d'ailleurs, l'ex patron de Musiwave avait déclaré dans les MusicWeek "ce business est mort, et pour longtemps" (traduction). 
Il est difficile de trouver le chiffre exact des ventes de musique sur mobile, mais nous estimons qu'elles ne dépassent pas 8 à 9% du total à ce jour. 

Finissons enfin ce petit article par une déclaration non encore vérifiable, et qui devrait mettre en joie tous les anti-Hadopi -ils  sont nombreux- qui lisent ce blog... C'est celle de Pascal Nègre, le patron de Universal pour la France) qui déclarait il y quelques mois. "Hadopi va quadrupler les ventes de musique"... La seule certitude que nous pouvons avoir à cet égard, c'est que nous serons vite fixés. 



1 commentaires:

Anonyme a dit…

Que faut il faire? Qui quoi comment? devenir sourd?

Enregistrer un commentaire