jeudi 11 mars 2010

Fun Fame and Fee, ou pourquoi la musique n'a plus de valeur

Nouveau logo FFFFFF ne veut pas uniquement dire Fédération Française de Foot... C'est aussi un acronyme qu'a utilisé récemment Chris Anderson (le gourou de l'internet américain qui a inventé la longue tail) pour dire "Fun, Fame and Fee" ou autrement dit, du Fun, de la Gloire, et de la Retribution...
Chris parlait des communautés qui réussissent le mieux sur le Net comme étant, d'une façon ou d'une autre,  à la convergence de ces trois qualificatifs. 
Selon lui, mais également selon Seth Godin -le très populaire auteur de "Tribes-, la façon dont les contenus évoluent, est intrinséquement liée à leur potentiel FFF.
Les communautés se structurent plus que largement autour des deux premiers F :  Fun and Fame ; Facebook, Twitter et nombre d'autres sont généralement dans ce spectre. Le Fee étant une résultante des des premiers. 


La musique n'échappe pas à la régle : pour être performant un titre doit être plaisant (Fun) et c'est seulement à cette condition qu'il pourrait devenir, dans une économie de l'internet, Famous... Générant ainsi, des Fee importants pour la plateforme qui le diffuse. 
Le problème est que la relation entre ces trois FFF est largement déséquilibrée. 
Le Fun ou plaisir que l'on éprouve à écouter une oeuvre est certes important, mais qu'on le veuille ou non, le Fame est encore assuré par des moyens très tradionnels. Ce qu'on appelle le school Yard Effect (le viralisation dans la cour d'école), n'a pas évolué depuis 50 ans, à l'époque ou on se passait des 45 tours sous le manteau. Les convenus videos, ou même les contenus de type chat (par essence), sont devenus beaucoup plus viraux. 
De surcroît, le Fee -et par conséquent la valeur que les internautes qu'attribuent au contenus musicaux- a considérablement diminué, tout au moins relativement à d'autres types de contenus (jeux video, video, etc.). 


La question reste donc de savoir si la musique va continuer à rester à l'écart des phénomènes génériques que l'on observe sur le web ou si elle va réussir à intégrer une dimension plus adaptée aux nouveaux usages. 
Voici quelques idées qui permettraient de développer l'importance relative des deux premiers FF, et par conséquent, on peut l'espérer, du 3ème :
- Accroitre l'interaction qui existe entre l'auditeur et l'oeuvre. Ici le spectre est large, il peut s'agir d'être au niveau de la co-création (mashup, remix, etc) ; on s'en doutera, mxp4 nous semble être là une solution intéressante, tout au moins dans ses prochaines versions. 
- Accroitre la dimension participative de la musique. Certes, il est possible d'imaginer des concours de remix et de jouer sur l'égo-trip de chacun. C'est sans doute d'ailleurs la dimension la plus puissante à terme. Mais il existe plusieurs autres principes. Le live -ou fait d'écouter tous ensemble la même chose- est une piste intéressante. Ainsi sur Awdio, des gens situés à différents endroits de la planète peuvent commenter le set d'un DJ en tant réel, sur Twitter. 
- Valoriser le talent de dénicheur de la musique (égo-trip). C'est le propos de thème comme KissKiss BangBang ou dans une moindre mesure Noomiz. 


Bien entendu, il existe d'autres offres, avec chacune un potentiel intéressant. Ce qu'il nous semble intéressant de souligner au travers de ces lignes, c'est le fait que la musique a un intérêt relatif qui s'est réduit, par comparaison aux nombreuses autres -et nouvelles- formes d'expériences de contenus. Tant que ceci ne sera pas clairement compris par l'industrie musicale, il nous semble qu'elle ne saura se relever complétement. 







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