vendredi 3 septembre 2010

Aujourd'hui, le gagnant c'est... spotify.

spotify_apple
Le 1er Septembre fut-il un jour comme un autre? 
Peut être pas. Et peut être qu'il serait au contraire opportun de marquer cette journée d'une pierre blanche pour ceux que l'avenir de la musique dématérialisée intéresse. 
Car c'est ce jour là qu'Apple n'a finalement... rien annoncé. Mieux encore, la firme Californienne a fait aveu d'échec, Steve Jobs reconnaissant que les majors n'avaient pas voulu accepter les conditions commerciales qu'il leur a proposé concernant le lancement de son offre Lalatunisée et cloudisée...

Spotify dispose donc momentanément d'une opportunité, avec l'absence de challenger. Avec une très bonne offre en streaming (22 millions de titres versus 29 millions pour Itunes), une fonction d'écoute de mp3 en local, des fonctions de navigation très réussies, sans parler du design, ceux-ci en effet réussi à percer sur des domaines qui étaient jusqu'à présent considérés comme la chasse gardée de Apple. En offrant ce service irréprochable, ils ont donc convertis plus de 600,000 utilisateurs tout en bénéficiant du soutien appuyé des majors, trop heureuses de voir enfin une alternative apparaitre, face à Apple. 

Reste que la route sera longue avant que la domination de Apple ne soit sérieusement entamée, et mine de rien, la pomme croquée commence à placer ses pions afin de rattraper le terrain perdu : après l'acquisition de Lala.com, c'est à présent l'annonce de Ping qui représente un mouvement significatif. 
D'une expérience passive -telle qu'Itunes la proposait et la propose encore-, la musique est devenue en moins de cinq années sociale et interactive. La voie fut ouverte par Myspace, puis par Youtube et nombres d'autres solutions, au sein desquels Spotify représente une forme de quintessence, tant elle est réussie. 
Pour Apple cependant, il ne pouvait être envisageable qu'une fonction stratégique telle que le partage de playlist et plus largement  l'expérience de "social music", soit sous-traitée à Facebook, à la différence de ce que fait Spotify. 
Il est certain qu'Apple va mettre toute son énergie dans sa contre offensive. Mais désormais, ils se trouvent en position défensive. 

Reste, qu'un des nerfs les plus proéminant de cette bataille sera la capacité de Spotify à régulièrement se refinancer. Rappelons que le player suédois n'est toujours pas aux États-Unis, ni en Asie d'ailleurs et que chaque ouverture de pays représente un investissement (très) massif. Certes, de nombreux acteurs locaux montrent qu'il n'est nul besoin de disposer d'une présence globale pour exister, il n'est est pas moins vrai que le leadership d'Apple ne pourrait être sérieusement entamé que lorsqu'il ne pourra plus prétendre à une domination sans challenger sur au moins deux des trois grands marchés, Europe, Asie, et Etats-Unis. C'est loin d'être le cas aujourd'hui et ça reste pourtant la clé pour être considéré sérieusement par les maisons de disques et les artistes. C'est aussi un facteur de succès des fonctions de social music... 

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Good piece.
Wal.

Anonyme a dit…

très intéressant, mais comme souvent dans vos papiers, on aimerait que vous développiez un peu plus. On sent que le temps vous manque et c'est dommage car vos points de vue sont souvent pertinents ; c'est l'argumentation qui manque parfois... ou des références à des sources que vos lecteurs apprécieraient certainement.
Wija

Philippe Astor a dit…

A suivre demain sur ElectronLibre, "Manœuvres d'été dans le "cloud" : Spotify en terrain miné" (3/4)

Anonyme a dit…

Quelques remarques...

Spotify a entre 6 et 7 millions de titres, et iTunes autour de 12 millions, nous sommes loin des 22 et 26 millions indiqués dans l'article.

Et Spotify n'est pas tant un succès que ça. Même si effectivement, 600 000 abonnés à une offre de streaming c'est très bien, cela fait un CA relativement modeste au final, très loin d'iTunes. Et, surtout, la société n'est toujours pas rentable, elle consomme beaucoup de cash, et elle n'arrive pas non plus à se lancer aux US où les majors refusent le business model qui fonctionne en Europe. Comme Apple en fait...

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