mardi 18 août 2009

Streaming music : le statut.

Il y a deux trois ans, Dezzer a fait son apparition, aux cotés de nombreuses autres plateformes -les plus célèbres étant Spotify et LastFM-. Deux questions se posent alors : (i) est ce que le streaming va remplacer la musique que l'on possède (vinyls, mp3...) et (ii) le modèle gratuit a t-il un avenir?

On me pose régulièrement ces questions et je pense que je commence à y voir un peu plus clair...

En ce qui concerne la première question, il me semble que c'est inéluctable : le streaming a de nombreux avantages. Pas de risque de perdre ses contenus, catalogue illimité, accessibilité de n'importe quel ordinateur, possibilité de partage accrue, etc. Les quelques défauts, en premier lieu la transportabilité devraient rapidement être gommés par l'arrivée massive de ces solutions sur les mobiles.
En ce qui concerne le modèle économique, je suis largement convaincu que le modèle publicitaire va disparaitre à brève échéance (mon hypothèse perso est moins de deux ans) : la raison en est que les rétributions des ayants droits sont ridiculeusement faibles et l'existence des plateformes de streaming ne sont possibles que parce qu'elle sont largement subventionnées par les fonds de capital risque (au demeurant sympathiques).
Reste qu'il est très difficile de faire payer les internautes les prix que le souhaiteraient les maisons de disque... 9,99 euros par mois me semble totalement hors de prix pour Spotify. Je situerais au doigt mouillé le prix psychologique autour de 3,99 ou 4,99 euros par mois et je suis prêt à parier qu'avant un an des offres apparaîtront à ce tarif. Je sais, si vous faites partie d'une major, c'est dur à avaler.
Je suis convaincu qu'à ces prix, avec des offres performantes, il est possible d'atteindre un très vaste public.
En France, si 50% des foyers français étaient abonnés, ce qui ne me semble pas aberrant, le marché de la musique croîtrait de... 60%, à minima !
Une alternative à laquelle je crois beaucoup est le sponsoring des services de musique par les marques. les consommateurs répondraient à des quizz sur la marque, en échange de quoi ils accéderaient à un mois de musique gratuite par exemple. C'est sur ce principe que j'ai co-fondé digicompanion...
Reste que l'ensemble des services, Spotify inclu, n'offrent pas l'ergonomie indispensable à mon sens.
Sur ce dernier, il n'y a pas de bonne radio interactive, ni possibilité d'importer ses playlists de Itunes, ni encore de générateur de similarité. Deezer, longtemps en avance, se perd un peu dans des fonctionnalités contre-intuitives et la qualité du son est vraiment pauvre. On me dit que les ados s'y font très bien, mais ceux que j'ai interrogé m'ont paru plus exigeants. Quand à LastFM, il est largement trop compliqué pour les néophytes...
Il reste du travail sur tous les plans, mais à n'en pas douter, nous approchons d'un paysage plus unifié et rétributif pour l'industrie. Pour ma part, c'est le feuilleton à suivre sur les deux années à venir.

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