La question revient souvent... Que deviennent les services de musique mobile, cinq ans après la première vague d'acteurs (Musiwave, SonyMusic Services, Loudeye)?
Il est vrai que le monde a beaucoup tourné depuis lors et que les règles qui étaient en vigueur alors ne sont plus du tout applicables aujourd'hui.
Ainsi, le modèle de Musiwave était alors basé sur un monde fermé ; des opérateurs qui maitrisaient tout, des constructeurs qui avaient des technologies très compliquées à utiliser, bref, un coût d'entrée très élevé pour quiconque voulait lancer une offre de musique sur mobile.
C'est d'ailleurs ce dont a bénéficié Musiwave -et consors-. En se spécialisant uniquement dans la musique, en s'attachant à être le meilleur fournisseur des opérateurs, cette société a pu développer un modèle cohérent et être finalement vendue pour un montant significatif.
Ce qui est intéressant, c'est que plus aucune des règles alors en vigueur ne sont encore vraies aujourd'hui.
Les opérateurs ont perdu le contrôle de l'offre de services en créant des offres data illimitées. Toute société un tant soit peu performante pour donc désormais proposer un service de musique mobile...
De nouvelles gateways apparaissent. Elles ne s'appellent plus Orange, SFR, et autres mais plutôt Apple et Androïd, (OVI, Blackberry?)... et dans une moindre mesure, se réservent le droit d'agréer ou non les applications qui leurs sont soumises. Ne nous y trompons pas, leur potentiel de prescription est plus grand qu'on veut bien le croire.
La technologie s'est standardisée. Les systèmes baroques, genre WML et consors ont disparu pour faire place à des protocoles issues de l'internet, beaucoup plus souples et performants.
La barrière des contenus est la seule qui soit restée forte. Certes les majors ont fait des efforts importants en terme de prix unitaires, il est vrai fortement incités par Apple, mais les avances sont devenues faramineuses (de l'ordre de 2 millions d'euros pour quatre majors pour couvrir l'Europe).
La gratuité s'est largement imposée y compris sur le mobile. Dix ans de Pear-to-pear ont habitué les consommateurs à l'idée que la musique ne se paye pas. Le side-loading (téléchargement depuis un PC) a contaminé la sphère mobile.
L'ensemble des ces nouvelles règles rendent le succès beaucoup plus hypothétique. Tout le monde suit avec intérêt les développements de Spotify et, pour les français, ceux de Deezer. Et il est vrai que ces acteurs ont amené des solutions -largement documentées dans ces pages- en rupture forte, ne serait-ce que parce qu'elles sont streamées et offrent une expérience utilisateur réellement améliorée. Il n'en reste pas moins que sans un support marketing massif -à l'instar de ce dont Musiwave bénéficiait de la part des opérateurs-, il va être très difficile pour eux d'être rapidement profitables. Toutes ces contraintes font que, pour réussir, il convient d'être encore plus capitalistique qu'auparavant. Deezer, Spotify et consors l'ont compris, enchainant les levées de fonds. Et même ainsi, il n'est pas certain que leurs consommateurs naturels soient disposés à payer pour une telle offre. Des fonctionnalités communautaires fortes, une proximité avec les artistes pourraient leur permettre de sortir vers le haut... Il reste que leurs échéances se comptent en trimestre, alors que ces enjeux nécessitent sans doute plus de temps.
Le prochain post sera consacré aux enjeux mobiles, au delà de la musique.
mercredi 30 décembre 2009
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1 commentaires:
Tout à fait d'accord. Moi ce que je voudrais c'est un service completement intégré à Facebook. J'écoute de la musique avec mes potes et je pargage des titres... Je suis prêt à payer pour ça.
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