dimanche 11 avril 2010

Que vaut la musique?

A l'ère ou beaucoup semblent penser que la musique est gratuite -c'est une vraie question- , nous nous sommes amusés à la poser à deux populations distinctes. L'une, une classe d'adolescents d'un collège du vingtième arrondissement de Paris (moyenne d'âge 13 et 14 ans), l'autre à des adultes bien murs, d'une quarantaine d'année. 
Pour faire bonne mesure, nous avons également demandé à ces groupes ce qu'ils étaient prêts à payer pour la musique, ainsi que pour des films, des SMS, et d'autres formes de contenus. Aux deux groupes nous avons donc attribué un budget de 100 euros, à dépenser sur chacune de ces expériences. 
Les résultats n'en sont pas seulement intéressants, ils sont édifiants. Il n'y a en effet que peu de relation entre le facteur émotionnel et ce que les gens sont prêts à payer pour le contenu à l'origine de l'émotion. De surcroît, les valeurs varient beaucoup entre les groupes.


Pour les adolescents, il est manifeste que l'accès aux contenus gratuits via internet a très fortement impacté la valeur perçue. La musique est considéré comme devant être -presque- gratuite. Et -bonne surprise- elle conserve une aura émotionnelle intacte auprès de cette cible, qui lui trouve plus d'attrait qu'aux jeux videos. 
Il est à noter que ces adolescents sous-valorisent les messages SMS, réaction sans doute, à un prix qu'ils jugent largement exagéré. Finalement, seul l'accès à Internet -qu'ils ne payent pas-, les jeux videos -qui sont fortement segmentant entre filles et garçon, qui ne sont pas du tout prêt à y consacrer le même budget- et les films 3D sont convenablement valorisés auprès de la cible des adolescents. 

Les adultes sont plus dépensiers... enfonçant largement le budget de 100 euros... faute de parvenir à trouver un accord entre eux. Mais, bonne (ou mauvaise?) surprise, ils valorisent largement plus la musique que leurs enfants. Sans doute car la culture du P2P n'est pas encore trop présente chez eux. En revanche, ils acceptent de payer sans rechigner pour les SMS, auxquels ils ne trouvent pourtant qu'un potentiel émotionnel très limité. 


Cela semble donc mettre assez crûement en evidence le manque d'innovation de ce domaine. Comme l'explicite assez bien la graphique suivant, c'est finalement les expériences les plus anciennes qui sont les plus complètes et par essence, les plus valorisées. 



Cette petite étude mériterait d'être faite à beaucoup plus grande échelle et sur des échantillons sociaux-professionnels plus larges , car il faut l'avouer, notre échantillon était fort réduit (une vingtaine d'adolescents et... 4 adultes), mais d'ors et déjà, les enseignements sont importants, montrant combien la valeur d'usage de la musique et surtout combien son potentiel "social" sont tous deux sous valorisés. 






1 commentaires:

Anonyme a dit…

Je vais faire ça rapidement

A partir du moment où la musique m'a couté plus que de l'argent j'ai arrête d'en acheter...

Au nom de la musique, la France a taxé tout les consommables informatiques (jusqu'aux cartouches d'imprimantes) légalisé la vente de produits conçus pour mal fonctionner (MTP) enterré l'interopérabilité (enfin ils ont essayé) délégué des pouvoirs d'officier de police judiciaire à des opérateurs privés, légalisé les écoutes étatiques systématiques (par le ministère de la culture), réintroduit la censure (le filtrage) et transformé ce qui autrefois n'était qu'un soupçon en preuve impossible à réfuter (au pénal une IP+date et heure a la même valeur qu'une empreinte de pas ça n'est qu'un soupçon). Ça commence à faire très cher. trop beaucoup trop cher.
Si en plus je dois accepter de me faire traiter de tous les noms...

Alors depuis 2006 je n'achète plus de musique, je ne vais plus au cinéma, je n'achète plus de films, je n'ai pas non plus acheté de télévision, je vis très bien sans.

Quand je suis en manque Oxyradio et France inter me suffisent pour la musique...

Je ne sais pas ce que vaut la musique mais elle ne vaut certainement pas : ce que DAVSI et HADOPI nous ont pris.

Reprenez vos virus, rendez moi l'interopérabilité la neutralité des réseau (ou du messager si vous préférez) le secret de la correspondance et à l'état ses missions, alors peut-être je retournerais dans les rayons disques et cinéma des grands magasins.

En attendant je resterait fidèle à mes principes : liberté farouche et honnêteté en toutes choses.

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