mardi 30 mars 2010

Un outil de promotion intéressant pour les artistes?



photo_orateurs/DIGICOMPANION_JEREMIE_WAINSTAIN.jpg
photo_orateurs/DIGICOMPANION_JEAN_MARC_HOLDER.jpgLes idées d'applications créatives -sur internet- ne semblent guère prêtes à se tarir... Il y a quelques semaines, Digicompanion, start-up fondée en 2007 par Jérémie Wainstain et Jean-Marc Holder * a lancé Digibonus, un service qui permet à quiconque aurait envie de créer un jeu-concours on-line, de le faire en 10 minutes. Pour la musique, ça peut être un bon outil pour faire connaître un artiste, fidéliser des fans, faire gagner des lots VIP, etc. On peut ainsi poser des questions sur les dates auxquels un artiste à écrit ses titres, le nom de ses ex, de ses musiciens, etc. Coté cadeaux, on peut assez facilement offrir des cadeaux expérientiels, ce qui est quand même le propre de l'univers musical. Le VRAI cadeau du fan, c'est de gagner 10 minutes d'intimité avec le chanteur, la poignée de main, monter avec lui sur la scène pendant le concert, machin etc. Un chanteur peut tout aussi bien faire un jeu toutes les semaines, voire tous les jours pour animer sa communauté de fans : aujourd'hui, sa chemise est à gagner. Aujourd'hui, je compose une chanson pour toi mon fan gagnant du quizz ! 

Le bénéfice consiste surtout et principalement à avoir à éviter de tout développer -un moteur de quizz, des pages web, un réglement, etc- en partant de rien. Digibonus gère tout, y compris la mise en place d'un huissier prévue dans leurs offres- depuis une interface web qui permet de tout élaborer en quelques minutes : créa, questionnaire, mécaniques de gain, catalogue de cadeaux, mise en ligne le jeu directement sur site Web dédié ou sur Facebook.

Il est amusant de constater qu'une multitude d'offres de ce type commence à émerger sur Internet ; des mécanismes de recrutements de followers sur twitter, des systèmes de gestion de communautés pour les marques. Le problème c'est que cette expertise est longue à acquérir car paradoxalement, elle se diffuse principalement par le bouche à oreille. Il y a ainsi très peu de gens, en France au moins, qui sont capable de citer plus de trois outils pertinents d'interface de gestion de promotion d'artistes ou de marque, en ligne. Mais ça va changer... 


* et votre serviteur. 

lundi 29 mars 2010

AIrFrance s'associe avec mxp4... et ça se voit !

http://www.facebook.com/airfrancemusic?v=app_325222976929

jeudi 25 mars 2010

Engagement et Co-Creation, les deux gros mots hype du moment.

Il est difficile de lire un article traitant des nouveaux usages de l'internet sans tomber sur ces deux termes, à première vue assez abscons "engagement" (généralement suivi de marketing) et "co-création". 
Ces termes ont une importante fondamentale dans l'évolution du business de la musique et il nous a donc semblé intéressant d'essayer de résumer de qu'ils recouvrent. 

Ca tombe plutôt bien car plusieurs acteurs dont le patron de Eyeka -François Petavy- mais aussi Tim Frick -qui a écrit le remarquable Return on Engagement- ont théorisé ces notions de façon assez fine. 
Le principe générique, c'est que le monde a changé. Auparavant, la distribution et les média avaient une approche du "One to Many". Un message et un produit standard, pour tous ; et le consommateur manifestait son opinion en achetant ou pas le produit. 
Avec Internet, et la possibilité pour l'internaute de réagir, le rapport s'est renversé. Le consommateur a désormais l'opportunité de dire ce qu'il pense ou ressent, et il le sait. Si un produit lui déplait, il peut le faire savoir à un nombre considérable de gens (i) et s'il lui plait, il peut le dire aussi. Son niveau de réaction peut être varible, entre un vote, un post, des Twitts, la création d'un groupe de fans (ou d'anti-fans) sur Facebook, etc. 
Il est aujourd'hui communément admis qu'il existe une régle dite du 1/10/100. 1% des gens (ou moins) vont avoir un rapport très pro-actif par rapport à une marque -ce sont des fans- et peuvent être des co-créateurs. C'est ce groupe qui va créer des publicités (sur Eyeka), de la musique (sur MyMajorCompany), des posts sur leurs blogs, et de nombreuses autres choses encore. 
10% vont avoir une approche active mais moins impliquée : mettre un commentaire à l'issue d'un article, voter, répondre à un quizz organisé par une marque forwarder le contenu à un ami, etc. C'est ce qu'on appelle l'engagement marketing
Mais la plus grande majorité d'entre nous (les 100% en fait) vont avoir une approche passive -lire, voir, écouter- à l'instar de ce que nous faisons avec les média traditionnels. 
Jusque là rien de révolutionnaire, à ceci près que le feed-back a une valeur de prescription extrèmement forte. Une marque emblématique repose beaucoup moins sur sa capacité à faire de belles publicités que sur le fait que les gens vous en parlent avec des trémolos dans la voix (en évoquant Apple par exemple). La capacité d'une marque à disposer d'une communauté de prescripteurs qui s'engagent plus ou moins fortement, est donc devenue essentielle. Tapez Apple dans YouTube et fouillez un peu au delà des keynotes de Steve Jobs ; vous serez assez surpris de voir que les videos faites par les fans sont de loin les plus nombreuses. 
Dans la même logique, vous acheterez sans doute votre prochaine voiture en vous fiant beaucoup plus à ce que dit un de vos amis qui en possède une que en vous en remettant à une publicité, si belle soit-elle. 

Quel est le lien avec la musique nous diriez vous? Et bien il est tout simplement essentiel et malheureusement assez peu compris. Il est surprenant de voir qu'une partie significative de la musique que nous avons découvert l'a été par le biais d'amis (nous venons d'effectuer un mini-sondage à ce sujet). Pourtant les offres qui permettent de type d'interractions sont assez limitées. Des fonctions aussi simples que celles consistant à poster sur Facebook sa meilleure playlist musicale à partir de Deezer, Itunes ou Spotify ne sont pas possibles, tout au moins de façon simple. En conséquence, le fait que la musique ait perdu cette dimension d'échange qui existait dans les années 60 et 70 -dans les chambres d'adolescents par exemple- est tout à fait symptomatique de la crise que traverse cette industrie. 


Il existe pourtant de très nombreuses opportunités de recréer ce lien et de faire en sorte que le monde de la musique puisse avoir sa part des bénéfices de "l'engagement", tout en replaçant l'auditeur au centre du jeu. Il importe pour cela de permettre à chacun de s'engager au niveau qu'il le désire. Si l'on prend le live, par exemple, pourquoi n'est il pas possible d'avoir une vraie expérience live au travers de laquelle il est possible de réagir, en applaudissant, en votant ou écrivant des commentaires sur ce qui est écouté par les internautes? Et pourquoi ne peut on pas voir les autres auditeurs, qui sont les uns et les autres, à des milliers de kilomètres de l'évènement écouté, mais qui partageraient ainsi la même émotion? Awdio a ouvert la voie, en permettant aux clubers virtuels de réagir au travers de twitter, ce qu'ils ne se gènent pas de faire. L'expérience peut certainement être largement améliorée. 


Pour la musique enregistrée, au delà des fonctions de base -voter, commenter et recommander à ses amis, qui ne sont pas même facilement disponibles- il devrait être possible d'interragir avec l'artiste lui-même. Au début de l'année, le Midem a mis à l'honneur les Fans-Clubs et de nombreuses conférences ont évoqué le modèle de ces cercles, souvent extrèmement développés et rentables. Il n'en reste pas moins que l'interraction avec l'artiste -en dehors de contextes offerts par des forums très  régulés- est loin d'être au coeur de l'expérience musicale.
La co-création est quant à elle naissante. Certes, les concours de remix sont aujourd'hui légions, mais ils s'adressent par définition à des gens dont la maitrise d'outils et de connaisance musicale est loin d'être à la porté de tout le monde. Il convient, un peu comme cela a été le cas dans le monde de la vidéo,  de faire en sorte que l'on puisse plus facilement participer à la création de l'artiste. 
Pourrait-on par exemple imaginer un monde ou Madonna créerait un nouvel titre et laisse le soin à une communauté d'en effectuer le remix, allant même jusqu'à co-produire le plus populaire de l'ensemble des propositions? la référence à mxp4 est ici évidente et nous ne chercherons pas à le cacher. Qu'il s'agisse de l'oeuvre de cette société ou d'une autre, la technologie ne manquera pas de permettre ce genre d'expérience pour le plus grand nombre, d'ici peu.
Il existe de très nombreuses autres opportunités qui feront l'objet d'autres papiers dans le futur sur ce blog, le fait n'en reste pas moins vrai  que cette industrie musicale dispose d'un potentiel technologique et créatif presque ilimité et qu'elle semble tarder à le saisir. 




(i) un post d'une personne de notre relation sur les disfonctionnements des clés 3G de SFR a été vu près de 300,000 fois ! 


mardi 23 mars 2010

EMi... .la porte de sortie? Suite du buzz sur Lameignère

Il y a 3 semaines de cela, ce blog annonçait dans le même post les très grandes difficultés de Leoni Sceti, le CEO de EMI à maintenir à flot son entreprise, et par conséquent le fait qu'il ne s'occupait plus que du refinancement de sa dette et qu'il ne rencontrait plus aucun artiste. Nous annoncions également le départ de Christophe Lameignère du poste de DG de Sony-BMG France, ainsi que les vélleités de Universal pour profiter de la déroute de EMI et s'emparer de ses artistes les plus emblématiques, à commencer par Coldplay. Nous avions alors été contactés par les directions de la communication de EMI et Sony-BMG afin que nous retirions ce post, soit-disant à coté de la plaque... (ce que nous avons fait pour éviter d'avoir à gérer la polémique) Et bien entendu, les faits ont depuis confirmé que nos informations étaient exactes. Leoni Sceti a quitté EMI (après 18 mois; nos informations nous permettent d'annoncer qu'il s'agit d'un départ volontaire, en raison d'un désaccord sur la stratégie financière) et Christophe Lameignère également.



Que va t'il se passer? 
Les informations semblent plus difficiles à obtenir à présent, mais il est avéré que la crise de cash qu'EMI rencontre ne pourra pas être jugulée sans mesure extraordinaires. Les licences de catalogue n'ont la faveur que d'une partie du Conseil et la cession d'actifs majeurs est donc plus que jamais à l'ordre du jour et en particulier la cession du Publishing. Les gens  de cette division vous expliqueront pour majorité d'entre-eux que c'est une fausse rumeur, destinée à faire monter la pression sur eux, depuis toujours jalousés par leur maison mère pour avoir des salaires plus élevés qu'ailleurs, une indépendance très préservée, et surtout, des budgets à peu près respectés. Mais la rumeur se veut insistante, comme le rappelle le FT. Plusieurs sources informées font savoir que cette cession pourrait intervenir dans les mois qui viennent et des offres -comprenant donc des échéances- seraient étudiées par Terra Firma en liaison avec le CEO (Executive Chairman dans le cas d'EMI), Charles Allen, à l'heure ou nous parlons. 
Tout ceci ne semble malheureusement démontrer rien d'autre que le fait que les majors ne parviennent pas à enrayer cette descente aux enfers. Leur modèle n'a plus qu'une pertinence faible et même si elle disposent toujours d'une fantastique capacité de rebond, la dynamique qui permettrait d'initier ce come-back y est cruellement absente. 
L'analogie du maréchal-ferrant en 1906 est donc toujours aussi terriblement vraie : les gros disparaissent, les petits se restructurent et renaissent, tandis que les nouveaux explosent. Ce dernier point reste toutefois à valider.


dimanche 21 mars 2010

Après la crise de l'industrie musicale, à qui le tour?





Bébé pubNous avons assez répété que l'industrie de la musique rencontre aujourd'hui la pire crise de son histoire. En 9 ans, elle a tout bonnement perdu plus de 60% de son chiffre d'affaire. Ce fait est d'autant plus remarquable qu'il s'accompagne d'un échec industriel sans précédent ; alors qu'un outil de distribution d'une efficacité sans comparaison a émergé, cette industrie a été incapable d'en avoir une approche structuré et en paye donc lourdement le prix. La comparaison -que nous avons souvent dans ces lignes fait- avec l'effondrement du métier des maréchaux ferrants nous semble assez approprié. 

Le point que nous allons soulever aujourd'hui consiste à étudier la possibilité que d'autres secteurs -que la musique- puissent être affectés de la même manière. Y a t'il des domaines dans lequel Internet n'a pas encore frappé et qui peuvent être largement endommagés par une impreparation telle que l'industrie de la musique a su faire preuve? 

Nous pensons que c'est tout à fait le cas. Certes, plusieurs secteurs ont déja eu à faire face à la mutation Internet, et ne s'en sont pas trop mal sortis. La distribution par exemple. Le secteur a parfaitement surfé la transition vers l'internet. Les acteurs traditionnels ont certes un peu souffert, mais l'émergeance de Cdiscount, VentesPrives, Pixmania et de nombreux autres, a crée un niveau d'efficience dont le consommateur a largement profité sans pour autant que les marges en soient sacrifiées. Elles étaient de quelques points avant et restent de quelques points aujourd'hui.
La Banque/assurance font également partie des gagnants. Et ce sont ici les acteurs traditionnels qui en ont le plus profité. Pour cause : la régulation impose de nombreuses contraintes à la création d'une banque et même les acteurs externes -Zebank, Boursorama, etc.- ont fini par se faire racheter.  Il en est de même dans le domaine de la rencontre et des petites annonces. Le secteur a été très largement boulversé. Les acteurs dominant ont disparu, mais d'autres ont apparu. Les marges restent fortes et l'efficience est renforcée. Bonne transition donc.  L'industrie des voyages y a aussi beaucoup gagné en renforçant les pratiques du yeld management, des prix optimisés en fonction de la date, du lieu... Ce secteur, qui n'a jamais dégagé beaucoup de marge, a considérablement grossi ces 15 dernières années, et internet n'y est certainement pas étranger. 

Il existe par ailleurs des secteurs qui affrontent déja depuis de longues années la révolution Internet. La presse écrite et TV essaye de retrouver un modèle. Après avoir choisi la publicité à tout crin, il semble que le balancier se déplace à présent vers l'abonnement, sans pour autant que quiconque soit capable de prédire une fin heureuse -de la transition- à coup sûr. Le secteur n'en reste pas moins extrèmement dynamique avec une création de nouveaux médias sans précédents. Prévoyons encore une dizaine d'année avant que les marges puissent réellement se reconstituer. 

Enfin, il existe des domaines qui n'ont pas encore affronté le grand chambardement. Nous pensons en particulier au monde de la publicité et à celui de l'édition papier. 
Ces deux industries ont en paralèle d'être très conservatrices et de ne parvenir à créer de nouvelles pratiques, propres à leur permettre de rebondir. 
Il est généralement admis que le monde de l'édition devrait avoir les plus grandes difficultés à affronter l'ère nouvelle qui se présente à lui. Votre serviteur a rencontré quelques patrons de groupes d'édition et a été proprement effaré par le niveau d'impréparation de ce secteur. Les méthodes Nord-Coréennes (on interdit tout) semblent là fort à la mode- Le fait étant -malheureusement- connu, nous ne nous y attarderons pas. 
Cette cécité est tout de même plus étonnante lorsque l'on en vient aux métiers de la communication, supposés par essence plus ouverts sur la nouveauté que d'autres secteurs. Pourtant, les méthodes n'y évoluent pas et l'on y conçoit encore des publicités sur des modèles anciens ; le métier consistant principalement à trouver un joli message, à partir duquel on va faire une belle publicité, dont on fera moult déclinaisons qui seront appliqués sur autant de formats.
Le modèle perdure de façon rigoureusement identique à ce qu'il était il y a quarante ans. Personne ne semble réellement se soucier du fait que, d'une part le consommateur est beaucoup plus hermétique -dans un monde saturé de messages publicitaires- à ces incitations et que d'autre part, le retour sur investissement y est trop rarement calculé, car ça ne fait pas vraiment les affaires de tous.
Nous pensons que ce secteur, qui emploie à peu près 100 fois plus de salariés dans le monde que le secteur de la musique, n'a aucune conscience du fait qu'une crise majeur pourrait se présenter à lui d'ici 2 à 5 ans, sans commune mesure à ce qu'il traverse aujourd'hui. Il est stupéfiant de voir combien les agences ignorent les principes mêmes qui représentent les bases du marketing d'aujourd'hui : gestion communautaire, co-création, engagement marketing, maitrise du ROI (il est frappant de voir combien peu d'agences ont développé un département ROI, surtout en France), et donc maitrise d'outil de mesure et d'analyse de la performance, etc. 
Certains groupes de communication -et non des moindres- s'estiment tirés d'affaire car ils généreraient déja des revenus significatifs de leurs divisions Internet. Si l'on y regarde d'un peu plus près, on s'aperçoit que même ces acteurs ne font que transposer sur Internet leur métier de publicitaire à l'ancienne, usé et largement innopérant. 
Il est surprenant de constater combien ni les marques, ni les consommateurs n'ont plus d'appétit pour les messages si traditionnels que leurs servent les agences. Pour l'instant, le modèle semble encore tenir, mais tout comme il semblait tenir pour l'industrie de la musique jusqu'en 2001 (internet avait alors 6 ans d'existance pour le grand public et Winamp était né 5 ans plus tôt) avant que le Grand Plongeon ne commence.
 Une étude de mcKinsey des années 90 montrent qu'en cas de changement majeur de leur environnement, 83% des sociétés de plus de 5000 salariés disparaissent ou se font absorber. Autrement dit, les miracles arrivent certes, mais ils sont rares, et le management de transition reste difficile à appliquer lorsqu'il concerne des gens qui n'ont que peu à gagner à la transition, tant leur modèle les a grassement fait vivre, jusqu'au jour où...

vendredi 19 mars 2010

Le futur de la musique... Vu d'un label très branché... Interview The Orchard Olivier de Simone







Olivier de Simone a un petit accent Suisse et c'est là d'où il vient. Au départ, il avait un groupe qui a bien marché -Averse de Soleil-. Puis, il s'est intéressé à la production et au web et il y a compris que la musique et l'Internet étaient faits pour marcher ensemble. Il s'est mis à travailler pour Urban Jungle et il co-manage depuis longtemps l'artiste Céu. Il a rencontré Richard et Scott -les fondateurs de The Orchard- alors qu'il envisageait de monter un concurrent... C'est comme ça qu'il les a rejoint. 



Hello Olivier, The Orchard vient de lancer un outil d'analyse de trafic en ligne -ou autrement dit de la Datavisualization- nommé "Orchard Sales Analytic Tool" pour la musique, et à ce titre vous vous retrouvez dans la même veine que Denzyl de AWAL, qu'est ce que vous de cet outil?
Aux Etats-Unis, il existe sur le monde physique un bon outil -Soundscan- pour savoir ce qui se vend ville par ville. En France, et en Europe, pas grand chose. la plupard des reporting étaient issues de Excel et peu maniables. Le fait d'avoir fait une interface type 2.0 rend la lecture beaucoup plus facile et la manipulation des données plus efficace. Pour l'instant on tracke avec finesse, Itunes, 24/7, verizon, Deezer, Youtube, et de nombreux autres.
Tout ceci te permet donc d'avoir une meilleure visibilité sur ton catalogue ou sur ton artiste, en comprenant où se trouvent less points chauds de fan et ce qui origine leur création. L'objectif est de tracker tout ce qui est possible. Je suis très curieux de savoir ce que vous allez faire avec CaptainDash, mais on serait sans doute intéressé d'avoir une discussion avec vous si ça fait du sens. Notre objectif est vraiment d'être très bons dans ce domaine et on va se donner les moyens d'y parvenir.

Qu'est ce que tu penses de la puissance des médias traditionnelles dans le phénomène d'émergence de nouveaux artistes? 
Tu veux dire, est-ce qu'il faut toujours passer par NRJ pour breaker un artiste? C'est pas forcément ça qui va te faire exploser, mais ça aide. Aucun doute.
La recette pour faire péter un artiste, c'est la transparence. Avant, un artiste se cachait en studio et jamais te faire écouter ses démos. Les médias validaient le concept, il y avait un max de sponsorship. Aujourd'hui un artiste doit avoir une relation forte avec sa base de public. Raveonttes est un bon exemple. C'est la communauté des fans qui va définir ce que doit être l'album. On est dans une logique de co-création [c'est un discours que tient Eyeka depuis plusieurs années NDRL] beaucoup plus marquée. 

Et sur l'internet? 
Il y a virage super intéressant qui se produit en ce moment. Les labels ont de plus en plus des stratégies qui partent du web pour aller sur le marché. Le plus difficile quand une nouvelle techno arrive, c'est de la faire adopter, mais aujourd'hui tout le monde consomme de la musique en dématérialisée, le seul problème c'est que tu as 85% de piratage.Avant tu avais un modèle très unifié et aujourd'hui tu as un modèle très divers en distribution. Il va encore énormément se développer en distribution.

Est ce que tu crois que tu peux gagner ta vie avec des artistes qui font 5000 téléchargements, je veux dire, est-ce que tu crois à la longue tail dans la musique produite
Oui, on est intéressé car cela génère de très bonnes tendances amont. C'est une façon de travailler différemment. Mais c'est sûr que ça reste plus intéressant d'avoir des Simply Red à promotionner.
Il va y avoir un mix des deux ; c'est nouveau et nécessaire. Comprendre les tendances avec les petits, faire de l'argent avec les gros. 

Pourquoi The Orchard serait-il différent?
On est clairement dans un domaine naissant et on envisage les choses très différemment de ce qui existait auparavant. Notre angle d'approche est celui du web et c'est comme cela que l'on voit notre catalogue et nos clients. On part du web et on ne doit pas s'y adapter comme d'autres.

C'est quoi qui va révolutionner la musique dans cinq ans?
Au niveau des offres, on va avoir une multitude de business models et même au delà. Ton lifestyle sera organisé par un service. Je pense à Squeezebox de chez Logitech par exemple. Les services intéressants qui auront une offre multi-device, ou multi-contenu, seront très forts, je crois beaucoup dans des choses comme mxp4.
Encore une fois, je pense que le maitre mot c'est la transparence et l'ouverture.

Le futur des Majors? 
Elles sont en difficultés car elles ont des coûts fixes très significatifs. Elles peuvent cependant toujours investir très vite, mais ont toujours une politique plus gestionnaire que visionnaire. Je pense qu'elles restent sous-estimées car elles gardent ce pouvoir d'acquisition. Ca reste un sacré challenge pour elles.

I-tunes c'est un bon service pour toi? 
C'est le meilleur service car il est très vertical. Un magasin, un logiciel, un device. Ca amène sécurité, fiabilité, efficacité. Maintenant si on regarde où va le marché, ils vont être obligé de s'ouvrir. L'acquisition de Lala est un bon signe.

Et Spotify et Deezer?
Supers offres. Ils ont réussi à produire une technologie qui est tellement efficace et confortable que tu deviens rapidement adict. Il reste quelques problèmes au niveau des playlists.
Tout le monde se rassure en se disant qu'ils vont se planter, mais il ne faut pas se leurrer. Ils ont un bon business model et vont continuer à changer le marché. Ils créent de l'audience et c'est ce que cherchent les artistes.
Le gros challenge ça va être de faire du premium et on y est pas encore. Il faudra acheter du temps, plutôt 3 à 5 ans que 6 mois à 1 an.

Hadopi et consors? 
C'est basé sur le P2P, qui n'est plus un problème aujourd'hui. Personnellement, je n'y crois absolument pas. Le lendemain du jour ou ça va être mis en place il y aura une alternative forte. 

Donc tu es en faveur de la Licence Globale?
Ca me semble être une piste intéressante. Peut être que l'on y viendra bientôt. Il risque d'y avoir un moment ou on devra se mettre tous autour d'une table pour discuter et voir comment on met ça en place. Je n'aime pas trop cette idée, car je pense que même si le net doit être libre, les contenus et surtout le service doivent rester valorisés.

C'est quoi ta prédiction sur le marché de la musique? 
Je pense qu'il va encore baisser un poil, car l'industrie est encore très conservatrice. Il y a une crise d'identité de l'industrie et il va falloir que quelques sociétés emblématiques deviennent plus innovantes. Si l'industrie continue à se comporter ainsi, ça va pas aller mieux. Je me réfère au discours du gars de Kodak au MidemNet qui explique comment ils sont passé de l'argentique au numérique. L'oppportunité est énorme. Tout le monde écoute de la musique. il faut changer notre façon de penser.

mardi 16 mars 2010

le monde de la musique dans... 30 ans.

Tags : Science fiction Weird fantasy, bd, bande dessinée, comics, EC Comics, Wallace Wood, Wally Wood, Jack Kamen, Joe Orlando, Al Williamson, Frazetta, contes de la crypte, sf, B. Elder, biographies, Xanadu, Zenda éditions2039: un demi-siècle s'est écoulé depuis l'invention du format mp3... La télé en 3D est une réalité mais la téléportation n'en est pas encore une. Cela fait bien longtemps que le monde de la musique a trouvé son rythme de croisière... 
Cela fait à présent dix ans que la dernière des quatre majors a été absorbée par le portail chinois Baidu pour un yuan symbolique. Il faut l'avouer, Baidu était plus intéressé par le fait de récupérer une marque qui fut longtemps prestigieuse que par les contenus qu'elle détenait. Ses trois consoeurs Majors avaient été démantelées quelques années auparavant, au profil de grands groupes de l'internet, mais aussi de maisons de disques nouvelle génération. 
Un an plus tôt, en 2038 donc, un député Euroaméricain avait proposé que l'on amende les textes de la loi Hadopi, désormais inutiles. Il est vrai que cette loi, très décriée lors de son lancement, avait eu un succès mitigée. Elle mit assez rapidement fin au peer-to-peer, mais fit exploser tous les autres usages illégaux, renforçant la mise en place de ACTA, un ensemble de loi qui, à l'instar de ce qu'avaient fait la Chine, puis les Etats-Unis, introduisait un controle étroit de l'activité des internautes par les polices de chaque continent. 
Pourtant, cela fait à présent longtemps que plus aucune répression n'est exercée à l'encontre de ceux qui téléchargent des contenus désormais considérés comme sans valeur. On peut écouter presque n'importe où tout type de musique, que l'on demande simplement par la voix, en prononçant le titre ou en fredonnant l'air. Il est vrai que l'écoute linéaire de flux n'est plus considérée autrement que comme une offre très générique. Comme l'exprima Mika -qui accéda en 2030 au poste très convoité de premier Président de la Confédération Euroaméricaine- "l'eau coûte de plus en plus cher, mais la musique de nos ancètres est, elle, gratuite". 

Malgré cela l'industrie de la musique (que seuls la génération d'avant le crash écologique appelle encore ainsi)  ne s'est jamais aussi bien portée. Elle vient de fêter sa vingt-cinquième année de croissance consécutive. Nombreux sont d'ailleurs ceux qui font le paralèle entre la chute des grandes maisons de disques avec celle des maréchaux-ferrants, du début du XIXème siécle : deux industries qui ont brillé par leurs incapacité à comprendre qu'une rupture majeure nécessite un changement de modèle majeur, plutôt que de nombreuses adaptations progressives. 

Les usages de la musique sont devenus fantastiquement divers. Très rares sont ceux qui continuent à écouter de la musique "inerte". Chacun dispose de musique personnalisée, à ses gouts propres, basée sur un profil personnel qui évolue sans cesse dans le cloud. La musique est ainsi devenue totalement interactionnelle et personnelle. Elle réagit et évolue en fonction de la moindre de nos suggestions ou émotion. Le Live est devenu hyperprésent, les artistes les plus en vue jouant chaque soir pour des millions de personnes, qui chacune ont le sentiment de partager un moment intense et pour ainsi dire intime avec leurs stars préférées. 
Les plus grandes stars planètaires sont redevenus des compositeurs, comme au 19ème siècle. Les interprétations sont laissées à la communauté des co-créateurs. L'artiste se contentant d'orchestrer le mouvement de création. Les titres ne cessant d'évoluer, au gré du talent de la communauté et de l'appréciation -et du feed-back- personnalisée que font chacun des auditeurs, devenus de fait des compositeurs. Ainsi la règle du co-marketing, qui avait prévalue 30 ans durant du 1/10/100 (1% de méta-créateurs, 10% d'acteurs très proactifs et 100% d'internautes passifs est devenue 0,1% de méta-initiateurs et 100% de participants interagissants sans même parfois en faire l'effort, grâce à de subtils capteurs... 

L'industrie du jeu vidéo, (on ne l'appelle plus ainsi depuis des décennies)  est aussi un espace de forte croissance pour le monde de la musique. Des espaces communautaires très évolués permettent à chacun de devenir chef d'orchestre symphonique, de rentrer dans la vie de Kurt Cobain en jouant avec l'ensemble de sa discothèque pour modifier ses oeuvres, tout comme on peut le faire avec Pierre Boulez ou quiconque d'autre. Le jeu est suffisamment additif pour que le Législateur se pose la question de légiférer à son endroit. 

Rituellement, de temps en temps, quelqu'un se remet à évoquer ce monde étrange, quarante ans plus tôt, lorsque la musique était alors une chose un peu morte, et que l'on croyait posséder au travers d'un tas de bits, que l'on appelait fichier. Et que l'on l'écoutait sans vraiment savoir si on l'aimait, entrecoupée de publicité. 


samedi 13 mars 2010

Surprises, gloires, echecs et espoirs du monde de la musique...

Monitoring and Visualizing Last.fmLes années se suivent et se ressemblent... ou pas. Le récent rapport de Sup Telecom Bretagne sur les nouveaux usages de la piraterie nous montrent bien que tout ceci est en train d'évoluer massivement... Mais, est-ce si  sûr? 
Voici donc quelques chiffres et déclarations, extraits de vieilles études, qui tendrait surtout à montrer que... les prédictions n'engagent que ceux qui y croient, et que les évolutions, si fortes soient t'elles ne sont parfois que des vieilles tendances. 

Ainsi, à propos du P2P et la piraterie, on relevera qu'en 2001, déja, La RIAA (l'équivalent du SNEP français aux Etats Unis) pointe du doigt Kazza, et déclarait " we will make all we can to have the pirat offering over as soon as we can" tandis qu'en 2002, un porte parole de la RIAA déclare... "la piraterie a atteint un niveau insupportable, alors que 22% des adolescents reconnaissent avoir déja téléchargé illégalement de la musique" (traduction). Engagement répété chaque année ("Notre responsabilité consiste à faire croitre le business digital et à combattre par tous les moyens à notre disposition les gens qui volent nos contenus" (traduction) déclarait également en 2003 le chairman de l'iFPI. Mais huit années plus tard, l'insupportable est toujours là... et en France, à en croire l'étude citée plus haut, la proportion de "pirates" est de... 29%. D'ailleurs, selon john Kennedy, le Chairman de l'IFPI lui-même, la piraterie "représente 95% de l'ensemble des téléchargements" en dépit de la présence de près de 400 services légaux de téléchargements". Curieusement, la RIAA est la seule à faire -une seule fois, en 2006- une déclaration positive, par l'entremise de son Directeur Général, Mitch Bainwolen déclarant que "la piraterie est désormais sous contrôle "ce qu"il ne réiterera pas l'année qui suit... 

Sur le déclin des ventes de disques, on pourrait comparer celle-ci à la chute d'un pilote d'avion sans parachute qui s'étonne en tombant, et ne cesse de répéter "jusqu'ici, tout va bien...". Et bien dans la musique, les déclarations se suivent et se ressemblent, mais le choc final ne semble jamais devoir arriver. 
Dès 2003, John Kennedy, (encore lui) déclarait "il est probable que l'année prochaine, ou même celle qui suit, l'industrie de la musique recommence à croitre, sous réserve que les mesures appropriées soient effectivement prises" (traduit). S'il avait su... Cette litanie d'affirmations ne cesse de se poursuivre. En France, c'est Jean Bernard Levy, le CEO de Vivendi Universal, qui déclarait à l'occasion son assemblée générale annuelle "nous avons touché le fond [...] Universal Music a clairement surperformé en 2007". Ils déchanteront malheureusement l'année qui suit, avec un recul -certes faible mais certain de leurs ventes-. 

C'est finalement dans leur optimisme à espérer une croissance des ventes digitales que les responsables de l'industrie musicale sont les plus consistants. "By our estimate, digital music should overpass physical sales by the end of the decade" avait dit Jay Berman (le prédecesseur de Kennedy à l'IFPI) dès... 2001. Beaucoup d'autres responsables ont fait des déclarations similaires. "il est probable que les ventes digitales soient plus importantes que toutes autres dès 2010" disait Doug Morris (CEO de Universal Group) en 2005 ; quoi qu'on trouve également des petites contradictions sur le niveau des ventes : "nous estimons que la musique en ligne représentera 25% des revenus de l'industrie en 2010" déclarait Eric Nicoli au Midem en 2006. Chiffre que les faits ne démentiront pas, avec... 27% de ventes digitales dans le monde en 2009. 

On notera que les déclarations sur les ventes de musique sur mobile ont pour ainsi dire disparu... la coutume était d'en faire un petit paragraphe, pour chaque maison de disque, lors du rapport annuel... Dans le genre, c'est le tonitruant Jean Marie Messier qui ouvre le bal dès 2000 "Notre ambition est que les téléphones mobiles puissent devenir un canal de distribution majeur d'ici à 5 ans". dès lors, il sera suivi par tous ses confrères, chaque année. Ainsi par exemple, en 2005 c'est Eric Nicoli qui déclare " it grows and may keep growing for many years to come"... Malheureusement, il faisait référence au business des ringtones qui s'est écroulé dès 2006 ; année ou d'ailleurs, l'ex patron de Musiwave avait déclaré dans les MusicWeek "ce business est mort, et pour longtemps" (traduction). 
Il est difficile de trouver le chiffre exact des ventes de musique sur mobile, mais nous estimons qu'elles ne dépassent pas 8 à 9% du total à ce jour. 

Finissons enfin ce petit article par une déclaration non encore vérifiable, et qui devrait mettre en joie tous les anti-Hadopi -ils  sont nombreux- qui lisent ce blog... C'est celle de Pascal Nègre, le patron de Universal pour la France) qui déclarait il y quelques mois. "Hadopi va quadrupler les ventes de musique"... La seule certitude que nous pouvons avoir à cet égard, c'est que nous serons vite fixés. 



jeudi 11 mars 2010

Fun Fame and Fee, ou pourquoi la musique n'a plus de valeur

Nouveau logo FFFFFF ne veut pas uniquement dire Fédération Française de Foot... C'est aussi un acronyme qu'a utilisé récemment Chris Anderson (le gourou de l'internet américain qui a inventé la longue tail) pour dire "Fun, Fame and Fee" ou autrement dit, du Fun, de la Gloire, et de la Retribution...
Chris parlait des communautés qui réussissent le mieux sur le Net comme étant, d'une façon ou d'une autre,  à la convergence de ces trois qualificatifs. 
Selon lui, mais également selon Seth Godin -le très populaire auteur de "Tribes-, la façon dont les contenus évoluent, est intrinséquement liée à leur potentiel FFF.
Les communautés se structurent plus que largement autour des deux premiers F :  Fun and Fame ; Facebook, Twitter et nombre d'autres sont généralement dans ce spectre. Le Fee étant une résultante des des premiers. 


La musique n'échappe pas à la régle : pour être performant un titre doit être plaisant (Fun) et c'est seulement à cette condition qu'il pourrait devenir, dans une économie de l'internet, Famous... Générant ainsi, des Fee importants pour la plateforme qui le diffuse. 
Le problème est que la relation entre ces trois FFF est largement déséquilibrée. 
Le Fun ou plaisir que l'on éprouve à écouter une oeuvre est certes important, mais qu'on le veuille ou non, le Fame est encore assuré par des moyens très tradionnels. Ce qu'on appelle le school Yard Effect (le viralisation dans la cour d'école), n'a pas évolué depuis 50 ans, à l'époque ou on se passait des 45 tours sous le manteau. Les convenus videos, ou même les contenus de type chat (par essence), sont devenus beaucoup plus viraux. 
De surcroît, le Fee -et par conséquent la valeur que les internautes qu'attribuent au contenus musicaux- a considérablement diminué, tout au moins relativement à d'autres types de contenus (jeux video, video, etc.). 


La question reste donc de savoir si la musique va continuer à rester à l'écart des phénomènes génériques que l'on observe sur le web ou si elle va réussir à intégrer une dimension plus adaptée aux nouveaux usages. 
Voici quelques idées qui permettraient de développer l'importance relative des deux premiers FF, et par conséquent, on peut l'espérer, du 3ème :
- Accroitre l'interaction qui existe entre l'auditeur et l'oeuvre. Ici le spectre est large, il peut s'agir d'être au niveau de la co-création (mashup, remix, etc) ; on s'en doutera, mxp4 nous semble être là une solution intéressante, tout au moins dans ses prochaines versions. 
- Accroitre la dimension participative de la musique. Certes, il est possible d'imaginer des concours de remix et de jouer sur l'égo-trip de chacun. C'est sans doute d'ailleurs la dimension la plus puissante à terme. Mais il existe plusieurs autres principes. Le live -ou fait d'écouter tous ensemble la même chose- est une piste intéressante. Ainsi sur Awdio, des gens situés à différents endroits de la planète peuvent commenter le set d'un DJ en tant réel, sur Twitter. 
- Valoriser le talent de dénicheur de la musique (égo-trip). C'est le propos de thème comme KissKiss BangBang ou dans une moindre mesure Noomiz. 


Bien entendu, il existe d'autres offres, avec chacune un potentiel intéressant. Ce qu'il nous semble intéressant de souligner au travers de ces lignes, c'est le fait que la musique a un intérêt relatif qui s'est réduit, par comparaison aux nombreuses autres -et nouvelles- formes d'expériences de contenus. Tant que ceci ne sera pas clairement compris par l'industrie musicale, il nous semble qu'elle ne saura se relever complétement. 







lundi 8 mars 2010

Hadopi... rikiki... ou pourquoi Hadopi sera sans doute une bonne passoire.

[ PASSOIRE - Passoire en Acier Inoxydable 13 1/2" ]Le Journal Officiel vient de publier le décret qui arrête les données qui seront utilisées pour tracer l'activité des internautes... A priori anodin, ce petit texte donne une idée assez précise de ce que pourrait couvrir Hadopi... Moins que supposé à priori... 
Il est même plus que surprenant de constater que seul les activités dites P2P sont visées. Les newsgroups, le fastdownload, les sites de download et de streaming illégaux ne sont absolument pas visés. Autant réglementer la prostitution à la sortie des églises... Car, si l'esprit de cette Loi est de créer de la coercition, et si ce décret résume tout ce qu'il est prévu de mettre en oeuvre, autant réfléchir toute de suite à la prochaine loi pour 2011, qui concernera la licence globale.
Il est en effet assez surprenant qu'après des mois de débats, de polémiques appuyées sur les faiblesses du projet de Loi, de réponses argumentées de ses rapporteurs, de modification du Texte, on aboutisse à une solution aussi faible. Il est assez probable que lorsque qu'une poignée d'ahuris qui n'auront pas écouté la radio ni lu les journaux durant ces six derniers mois se seront fait pincer, les solutions alternatives vont connaître un boost retentissant. 
Ce comportement d'autruche semble également être celui des initiateurs de la Loi. Ont-ils seulement lu l'étude de Sup Telecom Bretagne, qui semble indiquer de façon assez claire que les Internautes commencent déjà à se détourner du P2P pour adopter des modes de téléchargements non réprimés? Ont-ils simplement tapé Newsgroups" dans Google (s'ils l'utilisent)? 
Faut il leur rappeler que le nombre de morts sur la route  n'a pas baissé qu'au prix d'une répression très marquée et non pas d'un doublement des signaux appelant à la prudence (l'auteur de ces lignes fait observer qu'il ne peut être taxé de partialité à cet égard, n'ayant plus qu'un point de permis...)? 

jeudi 4 mars 2010

Ca me casse efficacement les oreilles...

Les chiffres sont sans appel : en Finlande 28% des jeunes adultes ont l'ouïe dégradée suite à un usage débridé de leurs baladeurs musicaux. L'étude suggère d'ailleurs qu'en induisant une méthodologie d'analyse un peu plus sévère, ce chiffre pourrait monter jusqu'à 44% ! 
Il est vrai que les constructeurs n'ont pas vraiment cherché à se censurer sur ce point. Nombre de terminaux n'ont aucun dispositif de limitation de son et celui-ci n'est généralement pas activé par défaut. A titre d'exemple, les I-phones et I-pods d'Apple disposent bien d'un limiteur, mais il n'est pas simple à trouver et n'est évidemment pas activé par défaut. Sur les produits de ce constructeur, la puissance mesurée en sortie de casque avec le volume au maximum est proche des 98db (décibels), c'est à dire bien au delà de seuil de 90db, à partir duquel l'oreille est en zone de danger. 
Un problème secondaire diriez-vous ? Et bien, les acouphènes et autres sifflements qui peuvent en résulter sont, selon plusieurs études -dont une du très réputé Lancet*- des facteurs importants de stress, de perte de sommeil et de concentration. 
Il est étonnant de voir que pour des sources de nuisances non encore scientifiquement démontrées comme les ondes radio-électriques des téléphones mobiles ou du wifi par exemple (même s'il n'est pas impossible que l'on parvienne un jour à connaître le fond de cette affaire), on parvient à obtenir des consensus, des arrêtés, des niveaux de mobilisations importants, alors que ce qui concerne un phénomène qui touche massivement la jeune tranche de la population, et qui est irréversible, le silence radio soit presque absolu. 

Il nous semble que deux initiatives simples pourraient cependant être prises : 
- Faire en sorte que, par défaut, tous les baladeurs, mobiles et autres soient pré-réglés à un niveau décent. Le dépassement du seuil recommandé ferait apparaître une alerte, prévenant l'auditeur des risques auxquels il s'expose. 
Cette recommandation ne fonctionne cependant que pour les écouteurs vendus avec le baladeur ; certains des écouteurs vendus séparément ayant un rendement très élevé, le fait d'être en deça de la limite recommandée n'empêcherait pas les accidents auditifs de survenir. D'où le point qui suit.
- faire en sorte que l'on trouve des testeurs dans les grandes surfaces vendant de tels produits : une borne sur laquelle on vient connecter un de ses écouteurs et qui permet à chacun de savoir si le son qu'il produit situe l'auditeur en zone verte, orange ou rouge. Des dispositifs portables pourraient aussi assez simplement être commercialisés, voir intégrés aux casques. 

Il nous semble que ces recommandations sont assez simples à mettre en oeuvre. Elles auraient peut être évité à votre serviteur d'avoir des acouphènes à chaque fois qu'il se trouve à la montagne. 



* nous ne sommes pas abonnés et ne pouvons donc vous fournir le lien. 

lundi 1 mars 2010

un monde sans majors?




La question est souvent évoquée : Si les majors disparaissaient ; quand serait-ce et comment? Et qui et quoi leur succèderait? 
La lecture de nombreux posts -généralement de provenance outre atlantique- est tout à fait instructive à cet égard. 
Pour beaucoup, la question se reformulerait ainsi : qui pourrait devenir la sixième Major et quel sera son modèle? 
The Orchard, label numérique, est plus que souvent cité. Certes, ils n'ont absolument pas la taille critique qui leur permet de se comparer à une major, mais le fait qu'ils connaissent depuis maintenant 13 ans une progression régulière de leurs ventes ne cesse d'intriguer. Au delà de la croissance, un élément nous semble intéressant à relever : the Orchard ne marche pas de la même manière que les Majors et ne ressemble qu'assez peu aux indépendants, tout au moins en mode opératoire. L'astuce est que The Orchard privilégie la promotion online et à ce titre dispose d'une offre à peu près inégalée. un artiste pourrait (nous n'avons pas essayé) suivre l'ensemble de la progression de ses ventes écoutes et opérations de promotion depuis une interface unique. The Orchard conçoit également des campagnes promotionnelles uniquement pour le online, et le label dispose d'autres outils, à l'instar  de systemes de tracking de ses titres piratés -dont Imeem en a fait les frais...
Le problème est que The Orchard... n'a jamais vraiment connu la profitabilité. Et que le Conseil d'Administration a dû finalement changer son directeur général en mode panique il y a quelques mois, alors que le cours de son titre (listée au Nasdaq), ne cessait de s'écrouler. 
La réalité, évoquée depuis longtemps dans ces lignes, est que le processus promotionnel qui prévaut est le meilleur rempart à l'effondrement des majors. Avec 44 des 46 titres au top aux USA en 2009, les Majors restent pour ainsi dire les seuls vraiment capables de "breaker" un nouvel artiste. 
La disparition des majors signifierait également la disparition d'un processus promotionnel dans lequel MTV et les grands réseaux de radios sont largement présents -aux USA- ainsi que quelques autres media, pays par pays. 
Cette relation quasi-consanguine entre les grandes maisons de disque traditionnelles et les grands média traditionnels n'a eu de cesse d'émoustiller les start-up musicales. A l'époque des ringtones, Consect, une société d'études américaine, avait ainsi créé un top des ringtones pour essayer de sortir du sillon traditionnel du chart MTV (ou encore du chart du regretté Tower-record pour les ventes). Peine perdue : le chart a été diffusé un temps par le New-York Times, mais n'a plus été en grâce dès que ce journal a compris qu'il n'était qu'une copie un peu décalée de celui de MTV. 

Au dela de la nature provocative du titre, il est intéressant de se poser la question suivante : quand est-ce qu'un nouveau modèle musical de masse émergera t'il? Il semble que la réponse soit ni plus ni moins "dès qu'un média de masse sera capable de promouvoir un contenu specifique, de façon qualitative, à des dizaines, voir des centaines de millions de gens". Qu'on aime cette affirmation ou pas, c'est sans doute la clé qui permettrait l'émergence d'une vraie sixième major.