samedi 23 janvier 2010

Hadopi : d'ici et d'ailleurs



Premier diner vendredi soir au Midem. Au café, nous avons une courte discussion avec Xavier Troussard, en charge auprès de l'Union Européenne de trouver les bases d'une sorte de Hadopi Européen, pas forcément calqué sur notre modèle français, mais qui puisse tout au moins s'appliquer aux 25 pays de l'Union, dès que possible mais en attendant suffisament pour éprouver les différents "essais" fait par les pays membres.
Il apparait que pour le moins, l'Union Européenne semble clairement hésitante sur la meilleure voie à privilégier.
Entre l'exemple suédois, la loi IPRED, qui vient d'être sérieusement remis en cause par un tribunal local, arguant du fait que le respect de la vie privée ne permet pas nécessairement de fouiller dans le trafic IP d'un internaute et les autres, il y a fort à... hésiter.
Le projet de Hadopi anglais semble particulièrement intéresser tous ceux qui envisagent de faire une législation semblable, comme l'évoquait un fin connaisseur des réflexion de l'Union Européenne. Nos amis anglais semblent en effet réputés pour être très attentifs au respect de la vie privé d'une part, mais très soucieux de protéger une industrie musicale qui est proportionnellement beaucoup plus grosse chez eux qu'ailleurs.
Qu'en est-il d'ailleurs de notre modèle national? Après avoir nommé le haut fonctionnaire (-la- en l'occurrence) en charge de ce projet, il va à présent falloir créer un processus -une spécification- qui permette aux opérateurs de développer le logiciel qui permettra de suivre -monitorer- l'activité de leurs abonnés.
Nombreux sont les sites qui parlent des techniques qui permettrait -sans doute à coup sûr- de contourner ces dispositifs de détection. Nous n'en ferons pas mention ici car ce n'est pas le propos de ce blog. Quelques embuches ont été toutefois soulevées lors du diner d'hier soir :
- Comment s'assurer que le site mis sur une liste noire est bien interdit? Attendre une condamnation de justice? Avoir des modérateurs qui décident par eux-même? Il y a une vraie crainte d'une mise en oeuvre d'une liste noire un peu à la cow-boy... Surtout si la loi concerne par la suite les sites de streaming, dont les accords ne sont pas nécessairement connus.
- Comment contacter l'internaute? Dans de très nombreux cas, les ISP n'ont pas d'adresse email valide pour leurs abonnés, les adresses @free.fr ne servant que pour la corespondance technique, il n'est pas certain que les mails soient lus. Reste le recommandé, mais cela signifie que les internautes ne seront prévenus que fort tard.
- Le streaming et le telechargement sur les sites de streaming semble, d'après les spécialites présents, être de loin la plus grande menace : que la loi ne s'applique sur pas grand chose car les usages auront, au cours de l'année, évolué.
Mais finalement, ce qui a été le plus évoqué, reste l'absence d'offre vraiment large. Certes, Itunes, deezer et consors permettent d'écouter de la musique sur internet, mais ce choix est semble t'il trop limité pour permettre un vrai décollage des usages. Un des convives à fait le commentaire suivant : "d'ici deux ans, la vente de titre sur Itunes aura 10 ans et c'est peut être le temps qu'il va falloir -à compter d'aujoursdhui- pour permettre aux gens de ré-apprendre à payer pour les contenus". Vaste programme...

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Surtout que la peur de méthodes de Cowboys s'est déjà réalisée plusieurs fois (en outres au Royaume-Uni http://en.wikipedia.org/wiki/Internet_Watch_Foundation_and_Wikipedia ) sur le sujet (pourtant bien moins controversé) de la lutte contre la pédophilie...

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