Sun Tzu, l'auteur de l'Art de la Guerre, disait qu'il est inutile d'humilier un ennemi déjà vaincu. Aussi, nous ne voudrions pas donner à quiconque le sentiment que nous pavoisons de joie en évoquant le communiqué de presse de Universal, faisant état d'un redressement des ventes, depuis le passage de la loi Hadopi.
Force est de constater que l'effet du gendarme, que nous avions longuement décrit dans un post ci-avant, paraît caractérisé ici et semble fonctionner à plein.
Chacun sait ici lire : les ventes de musique enregistrée augmentent légèrement, tandis que la musique online progresse d'environ 38% depuis le début de l'année.
Certes, il s'agit d'une victoire à la Pyrrhus : il a fallu une loi particulièrement répressive pour arriver à sauver un secteur économique qui avait surtout su faire preuve de sa frilosité jusqu'à ce jour. Il remet également en cause la notion de neutralité du Net, si chèrement défendue par les libertariens de toutes origines, mais surtout américains.
Cependant, c'est une pierre dans la chaussure de tous ceux -et ils sont nombreux- qui ont assuré que Hadopi était voué à l'échec et que le fait même d'en énoncer le principe montrait que l'on n'y comprenait rien.
Reste qu'il convient probablement de trouver rapidement une sortie vers le haut. Que l'on le veuille ou nous, les contenus sont appelés à parvenir chez les internautes de plus en plus vite et de plus en plus facilement. Les étudiants de certaines facultés américaines disposent désormais d'un débit de... 1Gb dans leurs chambres ! Tandis que le cloud rend rapidement la notion de téléchargement obsolète. Se reposera alors la question de l'évolution de l'ensemble du business modèle de la musique à moyen-terme. Et dans de nombreux scenarii que nous avons à l'esprit, Hadopi semble n'être qu'un dispositif transitoire...