lundi 29 novembre 2010

Hadopi : et après?

Sun Tzu, l'auteur de l'Art de la Guerre, disait qu'il est inutile d'humilier un ennemi déjà vaincu. Aussi, nous ne voudrions pas donner à quiconque le sentiment que nous pavoisons de joie en évoquant le communiqué de presse de Universal, faisant état d'un redressement des ventes, depuis le passage de la loi Hadopi. 
Force est de constater que l'effet du gendarme, que nous avions longuement décrit dans un post ci-avant, paraît caractérisé ici et semble fonctionner à plein.

Chacun sait ici lire : les ventes de musique enregistrée augmentent légèrement, tandis que la musique online progresse d'environ 38% depuis le début de l'année.  

Certes, il s'agit d'une victoire à la Pyrrhus : il a fallu une loi particulièrement répressive pour arriver à sauver un secteur économique qui avait surtout su faire preuve de sa frilosité jusqu'à ce jour. Il remet également en cause la notion de neutralité du Net, si chèrement défendue par les libertariens de toutes origines, mais surtout américains. 
Cependant, c'est une pierre dans la chaussure de tous ceux -et ils sont nombreux- qui ont assuré que Hadopi était voué à l'échec et que le fait même d'en énoncer le principe montrait que l'on n'y comprenait rien. 

Reste qu'il convient probablement de trouver rapidement une sortie vers le haut. Que l'on le veuille ou nous, les contenus sont appelés à parvenir chez les internautes de plus en plus vite et de plus en plus facilement. Les étudiants de certaines facultés américaines disposent désormais d'un débit de... 1Gb dans leurs chambres ! Tandis que le cloud rend rapidement la notion de téléchargement obsolète. Se reposera alors la question de l'évolution de l'ensemble du business modèle de la musique à moyen-terme. Et dans de nombreux scenarii que nous avons à l'esprit, Hadopi semble n'être qu'un dispositif transitoire... 



mardi 9 novembre 2010

DJ Mosey a Vienna / electric ambiance.






Le producer Mosey, qui est signé en publishing chez Sawnd ,a depuis 18 mois discrètement ré-investi le monde du DJing, s'attachant à être apprécié pour sa musique et la qualité de ses sets, avant toutes autres choses ; il privilégie pour l'heure les dates à l'étranger. ll semble que son travail commence à porter : ses derniers sets ont été particulièrement appréciés, ainsi qu'en témoigne par exemple la vidéo ci-après : il s'agit d'une date (signée par Sawnd) à Vienne, qui a vu Mosey faire un set de près de 2h à l'issue de laquelle l'ambiance semble avoir été plutôt électrisée...


credit : 36Stunden.com/ Eugen Prosquill


vendredi 5 novembre 2010

Sondages Hadopi : du vrai et du faux

Plusieurs sondeurs -BVA- en particulier ont fait ressortir des baisses des pratiques de téléchargements illégaux. A contrario, le site ZDnet vient de publier un sondage, duquel il ressort que 47% des français ne croient pas en l'efficacité du censeur de l'internet... Y a t'il là une contradiction manifeste ? 
Pas nécessairement. Certes, la valeur de ces  sondages pourrait être contestée car basée sur des échantillons très réduits, 200 personnes environs dans le cas des sondages BVA (et 962 dans le cas de ZDnet). On peut aussi questionner la représentativité des échantillons choisis ; il semblerait même que certains sondés n'aient pas même l'internet haut-débit. 
Il n'en reste pas moins qu'il est possible d'en déduire qu'une partie des 53% de gens qui ne contestent pas la possible efficacité de Hadopi aient déja changé de comportement. 

Il y a donc là le constat d'une évidence que nous n'avions cessé de faire état dans ces lignes par le passé : même si Hadopi est largement imparfait et contournable, il n'en représente pas moins un bâton de gendarme clairement perçu comme tel par les internautes. En d'autres termes, l'efficacité ne vient pas de la sanction, mais bien plus de la peur de la sanction. Bien entendu, il restera nombre d'irréductibles, tout comme il existe des automobilistes équipés de détecteurs de radar plus ou moins sophistiqués, qui parviennent à ne pas tenir compte des limitations de vitesse.
Il convient d'ailleurs à ce sujet de rappeler la vague de contestation qu'avait provoqué l'installation des premier radars automatiques, puis leur généralisation, dans les années 2004-2007. On avait alors contesté la légalité d'amendes qui ne passaient pas par la supervision d'un officier de police et un processus judiciaire particulier avait dû être finalement institué.  Beaucoup de recours eurent lieu. Il n'en reste pas moins que les comportement des conducteurs ont massivement changé. Les accidents mortels ont été réduits de 40% en moins de 4 ans et la contestation s'est pour ainsi dire éteinte. 
Il est plus que probable que si l'on avait alors sondé les français pour leur demander s'ils croyaient que les radars automatiques allaient fonctionner, ils auraient, pour une part non négligeable, répondu par la négative. 
Sans ignorer les travers possibles de Hadopi, nous ne croyons pas à un scénario qui verrait une disparition de l'Hadopi quels que soient les changements de majorité possible. Le débat sur le monitoring des contenus de blackberry a clairement mis en évidence que les Etats exercent depuis longue date une surveillance sur les réseaux et que si celle-ci est plus ou moins visible, elle n'en est pas moins extrêmement forte. Certes on peut questionner l'autorité d'un organisme qui pourrait aisément commettre des abus, mais il est hypocrite d'y préférer une absence de contrôle qui pourrait légitimer le fait que l'état se comporte chroniquement de façon barbousarde.